Iron Man 3 : La Chine dans le viseur d’Hollywood
Robert Downey Jr s’est livré dans une interview à propos de l’expérience qu’a constituée le tournage d’Iron Man 3 par comparaison au 2. Mais il a également évoqué le tournage de scènes additionnelles en Chine ce qui au passage jette une lumière particulière sur les enjeux autour de ce film.
Sur le premier point, il semblerait que l’expérience aura été différente et plus fructueuse que ne l’aura été la production d’Iron Man 2.
A propos de Shane Black, le réalisateur : « Au cours des 6 premiers mois de pré-pré-production quand vous êtes engagé sur un film Marvel, cela revient à suivre un cursus universitaire sur l’humilité. Les plus forts survivent et sont acceptés en préparation du film puis ils tournent le film et à la fin ils ressemblent encore à des êtres humains. Ce qui est génial avec Shane est la même chose qu’il y a de génial avec ses films et c’est que toutes les parties en jeu dans le cadre de son histoire sont tellement poétiques et intrinsèquement divertissantes et en même temps très réfléchies.
Tout le monde a tellement bossé à fond de cale cette fois que je me sentais dans une aire de jeu plus confortable [que pour Iron Man 2] juste parce que c’était la vision de Shane ». Puis admettant les défauts d’Iron Man 2, Robert ajouta : « Jon [Favreau] et moi étions en phase de récupération suite aux importants changements dans nos vies [induits par le succès du premier Iron Man] et d’un coup il fallait rechausser les crampons. Nous avons dû faire avec. »
Au-delà de l’honnêteté intellectuelle quant au résultat en demi-teinte que fut Iron Man 2, et la tape dans le dos à Shane Black (qui contribua à la résurrection de RDJ avec le très sympathique Kiss Kiss Bang Bang), le reste de l’interview s’attarde donc sur la partie chinoise de la production et là les choses deviennent très intéressantes. Sur l’intrigue, une partie de l’action se déroulera donc bien en Chine et il confirme que l’organisation des 10 rings aperçue dans le premier Iron Man est bien liée au Mandarin (le grand méchant du film et adversaire classique de Tony Stark dans la BD).
Quant à la production elle-même, on apprend qu’un partenariat a été monté entre Marvel Studio/Disney et des producteurs chinois afin d’obtenir le statut de coproduction chinoise et donc d’accéder plus largement qu’auparavant au circuit de distribution des salles chinoises.
Ceci est intéressant à plus d’un titre :
Cela dénote d’une volonté réelle et grandissante des majors de s’adresser aux potentialités énormes du marché chinois. Reste à savoir si sur la durée des archétypes occidentaux peuvent emporter l’adhésion des masses asiatiques.
Iron Man 3 sera probablement la première production de cinéma populaire occidentale à dépeindre les autorités chinoises dans son intrigue depuis longtemps. C’est une énorme opportunité d’influer sur la perception du public occidental quant à la Chine et ses gouvernants. Quel biais scénaristique sera employé à cette occasion ? La réponse dans quelques mois.
Iron Man fut conçu par Stan Lee au début des années 60 comme le héros de la guerre froide par excellence en affrontant notamment le fameux Mandarin, incarnation de la Chine maoïste. Eu égard aux considérations financière évoquées, on peut espérer que la guerre attisée ici ne sera que celle du box office.
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