This is Orson Welles : Genèse de l’œuvre par les sœurs Kuperberg
Les sœurs Kuperberg, réalisatrices du documentaire This is Orson Welles, ont accepté de répondre à quelques questions pour Unif sur leur travail.
Ce documentaire sera diffusé sur TCM Cinéma le jeudi 21 mai à 19 h 45.
Clara Kuperberg et Julia Kuperberg ont créé Wichita Films, une société française de production de films documentaires, en 2006. Depuis, les réalisatrices et productrices ont à leur actif 20 documentaires dont 12 qu’elles coréalisent.
Entre personnalités américaines célèbres (John Dillinger, Sinatra, Hoover, Steve Shapiro…) et thématiques généralistes (Hoolywood et les hommes, Let’s dance…), les sœurs Kuperberg se sont spécialisées dans la culture, la société et l’histoire américaines.
Les sœurs Kuperberg livrent toujours des documentaires remarquables avec des montages formidables et un sens du rythme envoûtant.
Les thématiques variées sont toujours traitées de façon originale et rendent à chaque fois le sujet passionnant.
Unification a eu la chance de pouvoir adresser à ces grandes réalisatrices quelques questions sur leur dernière œuvre This is Orson Welles qui a été sélectionné au Festival de Cannes 2015 dans le cadre de Cannes Classics. Une belle reconnaissance pour de grandes réalisatrices de documentaire.
Vous avez choisi d’orienter This is Orson Welles sur l’homme. Comment avez-vous planifié les différentes interviews autour de celle qu’Orson Welles lui-même a donnée à la BBC ? Avez-vous scripté en détails les plages et thématiques dédiées aux différents intervenants ?
Nous ne voulions pas faire un documentaire de cinéphiles, mais le portrait d’un homme, plus que celui d’un mythe ou d’une icône. Notre idée de départ, que TCM Cinéma a tout de suite accepté, était de nous focaliser sur cet homme, à la fin de sa vie, qui converse avec les gens qui l’ont aimé et connu. De là est née l’idée d’avoir une interview fil rouge unique que nous avons trouvé à la BBC, qui avait été produite par Arena en 1982, donc 3 ans avant la mort d’Orson Welles et de construire le montage du film autour.
Le choix des interventions des différents intervenants s’est fait en fonction des propos d’Orson Welles. Nous savions déjà quel thème allait globalement être dédié à chacun, que ce soit pour sa fille et la sphère familiale, ou professionnelle avec Henry Jaglom et Peter Bogdanovich qui avaient travaillé étroitement avec lui, mais aussi le rapport d’un immense critique comme Joseph McBride qui en plus d’avoir beaucoup écrit sur Welles, était très proche de lui et a même joué dans son dernier film inachevé The Other Side of the Wind, et l’apport de Martin Scorsese que donne une dimension plus cinéphile du personnage.
Combien de temps vous a pris la réalisation de votre dernier documentaire, de la demande de TCM Cinéma à sa post-production ?
Environ 1 an.
Vous réussissez à avoir une interview de Martin Scorsese qui est un grand fan d’Orson Welles et sait parfaitement le faire partager à l’écran. Comment avez-vous pu l’approcher dans le cadre d’un documentaire français ?
Nous avions déjà rencontré Martin Scorsese pour un documentaire sur son rapport à la musique en 2005 pour Ciné + (Martin Scorsese l’émotion par la musique) et quand nous préparions ce film sur Orson Welles, nous avons tout de suite voulu avoir son point de vue car il est juste formidable quand il parle de cinéma, il est d’une générosité incroyable et nous savions que son intervention serait parfaite pour le film que nous voulions faire. Il œuvre beaucoup pour le patrimoine et la mémoire du cinéma, donc cela nous semblait essentiel de l’avoir dans ce documentaire pour TCM Cinéma, la chaîne du cinéma américain.
Nous lui avons envoyé une demande, et son équipe de production connaît notre travail car nous avons beaucoup tourné aux Etats Unis avec des gens qu’il connaît bien. Et il a calé une date.
Vous produisez et réalisez vos documentaires à deux. Comment vous-organisez-vous ? Y a-t-il des rôles définis ou ces derniers évoluent en fonction de la thématique que vous traitez ?
Non, nous faisons tout ensemble à quatre mains, que ce soit la production des films, la recherche d’idées, le développement, l’écriture, la réalisation, le montage. Notre grand atout est de toujours avoir le même film en tête, ce qui est la difficulté quand on travaille en binôme. Mais peut-être parce que nous sommes sœurs et que nous avons été élevées dans la même passion du cinéma, nous avons toujours la même idée du film que nous voulons faire.
Il n’est pas toujours facile de revoir un documentaire quand ce dernier est passé à la télévision. Avez-vous prévu de sortir un coffret de vos œuvres qui devrait faire le bonheur des amateurs de documentaire ?
Notre distributeur international, Reiner Moritz (Poorhouse International) nous a justement demandé de travailler à une collection et à un coffret de nos documentaires que nous éditerions l’année prochaine en DVD.
Pouvez-vous nous indiquer, si cela vous est autorisé, quel sera le sujet de votre/vos prochain(s) documentaire(s) ?
Nous sommes en préparation de nouveaux films pour OCS avec qui nous travaillons beaucoup, notamment sur Billy Wilder et sur l’actrice Gene Tierney.
Vous êtes de véritables spécialistes des États-Unis. Envisagez-vous un jour de réaliser un documentaire sur le milieu du cinéma français ?
Pourquoi pas. Mais le cinéma américain est vraiment une passion commune et familiale, et un film en entraînant souvent un autre, pour le moment, il y a encore beaucoup de sujets à traiter.
Heureusement !
This is Orson Welles est un très beau documentaire passionnant et attractif dont la review sera disponible sur notre site avant la diffusion de ce dernier sur TCM Cinéma le jeudi 21 mai à 19 h 45.
Je tiens encore une fois à remercier Clara et Julia Kuperberg pour avoir répondu aux questions qu’Unification leur a posées. C’est à chaque fois un véritable plaisir de découvrir leur nouvelle œuvre et un gage de qualité de voir leurs noms accolés à un documentaire.
SYNOPSIS
ORSON EN PERSONNE Le mystère Welles enfin percé à jour dans un documentaire inédit, illustré d’images fortes extraites de ses plus grands films, d’interviews de proches et de spécialistes comme Joseph McBride, Martin Scorsese, Peter Bogdanovich ou sa propre fille Chris Welles, et raconté en fil rouge par Orson Welles lui-même dans une interview rarissime tournée pour la BBC.
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