Star Wars - Le livre de Boba Fett : Critique 1.06 L’Étranger Venu du Désert (Spoilers)
LE LIVRE DE BOBA FETT
Date de diffusion : 02/02/2022
Plateforme de diffusion : Disney+
Épisodes : 1.06 L’Étranger venu du désert
Réalisateur : Dave Filoni
Scénariste : Jon Favreau
Interprètes : Temuera Morrison, Ming-Na Wen, Jennifer Beals et David Pasquesi
LA CRITIQUE
Au diable la cohérence de l’œuvre, la qualité graphique et visuelle du Livre de Boba Fett, Dave Filoni prend enfin les rennes d’un épisode et avec lui, c’est un nouvel espoir. D’autant que Boba Fett est une nouvelle fois mis de côté, tant pis pour la série, mais tant mieux pour les fans. Cette critique va juste profiter de cet épisode en tant que tel, sans prendre en compte la cohérence globale de l’œuvre.
Mando 3.05 et Deepfake Réaliste
Nous voilà donc dans le deuxième pilote de la saison trois de The Mandalorian. L’Etranger Venu du Désert débute par un visage connu sur Tatooïne, Cobb Vanth, faisant la respecter la justice sur son territoire de Mos Pelgo, dont il est le Marshall. L’ancien détenteur de l’armure mandalorienne de Boba, refroidit à la mode western trois membres du syndicat Pykes. Il laisse partir le quatrième en guise de message.
On retrouve ensuite Din Djarin atterrir avec son nouveau vaisseau sur une planète forestière. A son arrivée, il retrouve R2-D2 à qui il demande de le mener à son maître, Luke Skywalker. Le meilleur ami de C-3PO le dirige vers un chantier mené par des droïdes fourmis. La construction n’est nulle autre que l’académie des Jedis, aperçue dans le deuxième film de la postlogie (on ne va pas l’appeler Épisode VIII, soyons sérieux). Djarin est invité à patienter par D2.
On retrouve alors Grogu et Luke en pleine méditation. Ce dernier lui apprend les bases de la Force. Télékinésie, lévitation, évocation des grands principes de l’Ordre Jedi et de Yoda, le fils d’Anakin va même – à l’instar de son neveu – jusqu’à lire les pensées de Grogu pour comprendre son passé. La suite de l’épisode va tourner autour de la formation de Baby Yoda et de son rapport avec Mando.
Parlons désormais de la prouesse technique de cet épisode, en mettant de côté les questions éthiques et morales, le deepfake hallucinant de Mark Hamill jeune. Des fleuves ont coulé sous les ponts depuis les « vallées dérangeantes » que représentaient Leia et Tarkin six ans plus tôt dans Rogue One [le fait que les défauts d’une reproduction humaine se voulant réaliste apparaissent comme monstrueux pour l’œil humain].
Cette technique de calque de visage en CGI est ici à un niveau jamais vu. Certes les expressions sont quelque peu rigides, mais le rendu est tout bonnement incroyable. Pas impossible que Solo, Calrissian et compères des 80’s apparaissent très prochainement dans leurs versions originales.
Bon et mauvais fan service
Ahsoka, R-D2, Cad Bane, Luke, Grogu, le parcours de la course de pods de La Menace Fantôme dans l’épisode cinq, autant d’éléments faisant des clins d’œil appuyés à la saga et à l’Univers étendu utilisés ici, que l’on nomme sommairement le Fan Service.
Ce procédé est à double tranchant. Il peut être l’un des fonctionnements les plus racoleurs de l’industrie cinématographique. Il suffit aux gros studios de mettre des références anciennes connues par des aficionados pour que le spectateur ressente un bonheur lié à une nostalgie ancrée en eux, mais derrière font preuve d’une feignantise sans nom pour le scénario, la mise-en scène et de l’originalité. Le spectateur se fera berner un temps. Cette impression, faisant appel aux souvenirs est tellement agréable, qu’elle masquera les défauts d’une œuvre.
Pour l’anecdote, Le rédacteur de cette critique était d’ailleurs sorti extatique de son premier visionnage du Réveil de la Force. Ce n’est qu’à la deuxième séance, que le doute a pointé le bout de son nez, une fois la surprise passée, sur la qualité réelle de l’œuvre. Le troisième regard sur le long-métrage installa la déception.
Pour The Mandalorian, et cet épisode en particulier, ce fan service sert la narration et ancre l’œuvre dans un univers connu, en faisant évoluer les personnages et le scénario. Il ne s’agit pas juste de dire « hey vous avez vu, on fait interagir Luke et Tano pour la première fois », le but est de faire avancer l’œuvre global en respectant les préceptes et la cohérence installée par les auteurs précédents.
Dans cet exercice, Dave Filoni est intouchable au sein de Star Wars, étant l’un des principaux auteurs de la saga. Lors de l’épisode quatre, la critique disait que Favreau, seul, se perdait. Dont acte avec ce sixième épisode. Toujours avec ce rythme lent, mais remplis d’éléments scénaristiques impactant, ce sixième chapitre touche à la perfection. On trépigne de voir la suite, on a des vilains flippants - quelle classe ce Cad Bane - des conséquences, du drame, tout ce qui manquait depuis le début du show. Peut-être l’un des meilleurs de The Mandalorian, ironique n’est-ce pas ?
Ce qui empêche la note maximale : cela se déroule dans la série de Boba Fett, que l’on a vu 20 secondes lors des deux dernières heures et dont l’intégralité des intrigues n’a aucun rapport direct avec l’ancien aliment du Saarlacc.
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