Star Wars - Andor : Critique 1.04 Aldhani
STAR WARS - ANDOR
Date de diffusion : 21/09/2022
Plateforme de diffusion : Disney+
Épisodes : 1.4
Réalisateur : Susanna White
Créateurs : Tony Gilroy, Dan Gilroy, Stephen Schiff, Beau Willimon
Scénaristes : Dan Gilroy
Musique : Nicolas Britell
Interprètes : Diego Luna, Genevieve O’Reilly, Stella, Skarsgard, Adria Arjona, Fiona Shaw, Denise Gough, Kyle Soller
LA CRITIQUE
On peut reconnaître à Disney une prise de risque louable avec Andor. De la même manière que Rogue One jure, tant par sa qualité que par sa forme, avec les longs-métrages Star Wars, cette série se démarque. Narration posée, parfois lente, installation cohérente d’un univers avant de lancer un scénario, pas d’effets spéciaux superflus, peu de CGI mal faites, peu de costumes extraterrestres, une sorte de maturité semble se dégager des trois premiers chapitres et surtout, un ton sérieux.
Aldhani, le quatrième épisode, vient confirmer que nous avons peut-être sous les yeux la création la mieux réfléchie depuis une décennie sur cette plateforme, issue de cet univers. D’autant que la petite histoire rejoint la grande.
Résistance, Coruscant et Système Empirique
Cassian et le mystérieux contact, Luthen Rael, sont en route vers une destination inconnue pour notre héros. Le propriétaire du vaisseau tente de convaincre Andor de rejoindre un mouvement de résistance contre l’Empire. Leurs échanges permettent de comprendre encore plus la philosophie de chacun. L’un est radical et prêt à tout pour arriver à ses fins, l’autre veut juste profiter de sa vie, sans croire réellement qu’un changement est possible. Cassian accepte finalement la mission contre une prime conséquente.
Ils arrivent sur Aldhani, planète sur laquelle l’Empire a détruit les traditions locales pour en faire une simple planète relais. Le natif de Kenari va rejoindre un groupe rebelle, non sans mal, car leur leader, Vel Sartha, n’est pas enclin à l’accepter facilement parmi les siens. Une approche intelligente de la cause rebelle, montrant comment l’Empire, bien au-delà de fonctionner par la force, détruise toute authenticité de chaque peuple. On pourrait presque y voir une allégorie de la mondialisation à peine masquée, sait-on jamais ?
Nous avions eu le droit jusque-là quasiment qu’à Ferrix – et Aldhani évidemment – en termes de planète, ici, la série change d’air et tente une représentation filmique de la mythique Coruscant. L’action va avoir lieu entre trois sites : le QG de l’Empire, un quartier résidentiel et la couverture de Luthen.
Au travers de ces décors, le spectateur va avoir l’illustration du fonctionnement global de l’Empire en tant que système. Comment les bureaucrates gèrent les systèmes en parlant de statistiques, en ignorant le fait que des individus sont derrière ces chiffres ; comment les élites tentent de graver les échelons en interne, faisant fi des réalités (une critique de l’élitisme politique technocratique des démocraties occidentales, sait-on jamais ?) ; comment certains essaient de lutter de l’intérieur, au nez et à la barbe du pouvoir.
Divine Caméra, Ambiance sonore et risque(s)
L’arrivée sur la capitale de la Galaxie se fait au travers d’un traveling surplombant les gratte-ciel de cette planète-mégalopole. Nombre de dialogue joue sur la valeur de plans, certaines scènes s’amusent des flous, des caméras désaxées, bref, il y a des envies de cinéma et de mise en scène dans Andor et c’est brillant !
Sans parler de cette colorimétrie oscillante entre le bleu et le gris donnant un cachet certain. Bien loin des tristes réalisations récentes, Susanna White apporte une touche artistique et une empreinte esthétique unique. D’autant que le soin apporté aux costumes et aux intérieurs est remarquable de précisions.
On peut relever également l’enrobage sonore accompagnant le tout. En dehors des thèmes musicaux toujours autant hétéroclites, le sound design est particulièrement soigné. Du bruit de vaisseau au simple son de clavier, l’ambiance générale apporte une densité et une crédibilité à l’ensemble. Cela aurait été dommage que le vrai point fort de l’ère Disney ne soit pas au niveau.
Les prises de risques sont d’ailleurs appréciables. En termes de scénarios tout d’abord, en dehors de deux personnages dont on sait que leur existence survivra à la série, on ne sait rien de la destinée de tous les autres. Ce qui implique une notion de danger constante pour le spectateur, faisant fonctionner l’empathie à plein régime. Le programme se met en danger, quant à lui, sur deux choses, Intégrer le mythe et faire confiance à ses interprètes.
La première est toujours un casse-tête, car elle se frotte à une des fan base les plus vastes au monde et la deuxième ne fonctionne que si l’écriture est bonne, surtout si l’intrigue repose sur peu de protagonistes. Pour le moment, les deux sont une réussite.
On en regretterait presque que Cassian Andor soit le héros éponyme, car le charisme et le jeu ne sont pas au summum. Mais ce n’est qu’une goutte dans un océan de satisfaction après ce quatrième épisode.
BANDE ANNONCE - EXTRAITS
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