The Changeling : La critique de la mini-série

Date : 13 / 10 / 2023 à 11h00
Sources :

Unification


THE CHANGELING

- Date de diffusion : Du 08/09 au 13/10/2023
- Diffusion : Apple TV+
- Épisodes : 1.01 à 1.08
- Réalisateurs : Melina Matsoukas, Jonathan van Tulleken
- Scénariste : Kelly Marcel
- Interprètes : LaKeith Stanfield, Adina Porter, Clark Backo, Samuel T. Herring

LA CRITIQUE (SANS SPOILER MAJEUR)

Sachez que cette critique a été réalisée avec deux objectifs : vous donner envie de voir cette série (c’est pourquoi elle ne contient pas de spoiler majeur, un difficile exercice), et en tirer une analyse qui peut être relue après visionnage.
Je vous invite donc à y revenir ensuite, afin de comparer votre ressenti au mien.

En préambule, vous pouvez/devez lire la critique des 3 premiers épisodes ici.

L’épisode 3 nous avait laissé sur le peu de connaissance qu’a Apollo du drame qui s’est passé derrière sa porte d’appartement, impliquant sa femme et son bébé.

L’épisode 4 nous conduit à la recherche d’indices et introduit un nouveau personnage, inquiétant, et Apollo franchit avec lui le portail qui le mène de l’autre côté du miroir.

L’épisode 5 est un peu moins révélateur puisqu’il ne fait presque que montrer les scènes que l’on connaissait déjà par le récit.
On nous présente le voyage d’Emma en Amérique du Sud, et l’arrivée d’une certaine photo, très évocatrice, dans une galerie d’art de l’autre côté de l’Atlantique.

L’épisode 6 est incroyablement mauvais, avec des révélations qui n’avancent pas. On préfère nous présenter des communautés d’un monde souterrain, sans importance dans l’histoire, mais important pour une propagande wokiste. Les auteurs ne semblent pas comprendre qu’ils disent le contraire de ce qu’ils voudraient sans doute.
Dans la mode actuelle, on nous présente des gens qui vivent, de leur plein gré, dans un autre monde, rejetant l’ancienne vie, mais... et c’est là que le bât blesse, en profitant complètement d’elle. Par exemple, les bâtiments et les ressources viennent tous du monde "normal", mis en place par ceux qu’ils rejettent (certains font même des razzias la nuit, pour récupérer toutes sortes de denrées).
La division en communauté, un machin très américain, compartimente au contraire ce monde qui se voudrait ouvert (toute ressemblance avec quoi que ce soit serait fortuit).

L’épisode 7 contrebalance complètement le précédent, en proposant un épisode grandiose, qui tourne autour d’un presque monologue de 1 heure.
La mise en scène est incroyable, très théâtrale, avec son unité de lieu (la chambre d’un hôtel miteux), sa déclamation forte, ses images sur les murs qui illustrent les propos du personnage... les bruits dans la rue, des caméras qui tournent, la lumière qui s’allume comme sur une scène quand le personnage chante (illustrant ses espoirs perdus et son dernier requiem), voir le plafond invisible quand on devine une scène d’agression à l’étage du dessus. Tout est parfait.
Le désespoir est total et l’on comprend enfin un des secrets majeur de la série, à travers de ce que renferme la fameuse valise rouge, que l’on voyait dans le générique, jusqu’ici mystérieusement immergée dans l’eau.

L’épisode 8, est un final de 30 minutes, qui fait sortir l’ogre du bois. Un conte de fées a toujours son ogre, appelez-le ainsi, ou vampire (on nous en parle dans l’épisode 6), ou esprit maléfique (un bateau porte le nom de Child’s play, faisant référence au film Chucky), ou requin (la salle de repos du bateau est propice aux confidences, comme dans Jaws) ou diable (on ne connaît pas son nom)...

L’ensemble de la série est bien une fable, avec son narrateur, ses citations, ses livres omniprésents, l’importance de l’écrit pour la transmission, le passage du portail, la difficulté de revenir de ce monde parallèle, ses falaises à gravir (physiquement et intellectuellement), son antagonisme et ses morales.

Mais il y a plus, la série traite aussi de l’héritage, de la transmission du bon et du mauvais, des secrets de famille, de la difficulté à être parent, de la place du père, de la dépression, des maltraitances, du pouvoir et de la malédiction de la mère, voir même de la difficulté d’être migrant en Amérique, alors que le pays a été construit ainsi (le fait que la série se passe près d’Ellis Island, mais que l’on n’aperçoit pas la Statue de la Liberté, mais seulement la prison de Rikers, est une symbolique bien entendu).

La série pourrait se résumer sur une de ses phrases dont je tire l’essence ici : En Amérique, nous écrivons l’histoire en effaçant la précédente. C’est bien entendu très vrai, mais, là encore, les adaptateurs du roman ne semblent pas comprendre que la "cancel culture", chantre du wokisme, en fait autant.

Pour résumer, la série est incroyablement bien faite, narrativement, avec des flashbacks et des scènes en parallèle parfaitement utilisées pour nous cacher les nombreux secrets qui y sont perdus. La réalisation est folle (surtout dans l’épisode 7), le jeu des acteurs incarnant les personnages d’Apollo, de sa mère et de sa femme sont grandioses, et l’ambiance qui se dégage de l’ensemble signe un style de série que vous avez rarement vu auparavant.

The Changeling n’est néanmoins pas sans défauts.
La lenteur, qui sert parfaitement l’ambiance, peut souligner un ventre mou pour les épisodes 5 et 6. Il faudra aussi fermer les yeux sur du wokisme sans nuances, souvent contrebalancer par de formidables moments.

Vraiment, il ne vous reste qu’à tenter l’expérience...

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