Criminal Record : La critique de la série Apple TV+
CRIMINAL RECORD
Date de diffusion : 10/01/2024
Diffusion : Apple TV+
Épisodes : 1.01 à 1.08
Réalisateurs : Shaun James Grant, Jim Loach
Scénariste : Paul Rutman
Interprètes : Peter Capaldi, Cush Jumbo, Shaun Dooley, Charlie Creed-Miles, Aysha Kala, Dionne Brown, Tom Moutchi
LA CRITIQUE (SANS SPOILER MAJEUR)
À Londres, l’enquêtrice June Lenker (Cush Jumbo) est chargée d’une affaire de violence conjugale qui l’amène à penser qu’un innocent a été condamné à 24 ans de prison pour le meurtre de sa petite amie, par erreur. Alors que sa hiérarchie lui demande de laisser tomber, elle s’entête et prend contact avec l’Inspecteur en chef Daniel Hegarty (Peter Capaldi) qui l’avait arrêté à l’époque.
La première rencontre est glaciale, et l’on a déjà plusieurs indices sur quelques tenants et aboutissants de la série à venir.
On y parle racisme (la police londonienne est souvent accusée de cela), conflit de générations (un système à l’ancienne, efficace mais borderline, face à un nouvelle vision, jugée plus altruiste).
Très vite on croire voir pointer des heurts, noir contre blanc, vieux contre jeune, homme contre femme, mais la série est plus intelligente que cela.
Il y a bien deux choses qui s’affrontent, mais ce sont deux façons de voir les choses, car basées sur des expériences très différentes.
Il est donc difficile de placer Criminal Record dans un style donné. Un policier ? Oui, sans aucun doute, mais l’histoire centrale de la culpabilité ou non est presque secondaire, car, ce qui importe, ce sont les deux personnages qui vampirisent presque tout.
Passons donc la malheureusement peu utilisée Zoë Wanamaker (Madame Bibine dans Harry Potter, Ariadne Oliver dans Hercule Poirot), ou le fantastique Charlie Creed-Miles (Peaky Blinders, The Frankenstein Chronicles), tout se concentre sur nos deux facettes de la police.
Cush Jumbo (The Good Wife, The Good Fight) est bluffante, et arrive parfaitement à restituer (par ses yeux et sa gestuelle) le comportement frondeur, tête baissée, de cette jeune policière qui affronte un ensemble de forces mystérieuses. Elle réagit au quart de tour, d’abord sagement, quand on compare l’affaire à celle d’OJ Simpson, plus durement quand elle commence à suspecter une affaire de racisme systémique. Le condamné serait-il une cible rêvée parce qu’il est noir ? Ou est-ce elle, en fait, qui a des préjugés raciaux ?
Peter Capaldi (le Douzième Docteur de Dr. Who), est, quant à lui, au meilleur de sa forme. Froid, mystérieux, réfléchis, influent, il cache parfaitement ses secrets et la moindre variation de son jeu nous fait basculer de son côté. Est-ce l’antagonisme ou y a-t-il vraiment autre chose derrière tout cela ? On le saura dans les dernières secondes du final, haletant.
Il nous faut aussi parler de la technique, dont la photographie est parfaite de bout en bout, chaque scène étant parfaitement maîtrisée et posant une ambiance lente (un peu trop ?) qui nous laisse le temps de nous interroger, et de changer d’avis (ces revirements se produiront même après le visionnage). Toutefois, il faut bien avouer que le genre policier a déjà installé de bonnes bases avec True Detective et The Killing US, dont la parenté est évidente.
Toutefois, Criminal Record préfère se décaler légèrement, en parlant de sociétal et de conflit, plus que d’énigme.
Pour résumer, bien qu’un bon cran en dessous de ses modèles, Criminal Record tient surtout sur son originalité dans le genre, et l’écriture autour de ses deux personnages principaux, éclipsant le reste. De bons moments sont assurés par une technique parfaite.
BANDE ANNONCE
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