Masters of the Air : La critique des premiers épisodes de la série Apple TV+
MASTERS OF THE AIR
Date de diffusion : 26/01/2024
Plate-forme de diffusion : Apple TV+
Épisode : 1.01, Première partie - 1.02, Deuxième partie
Réalisateur : Cary Joji Fukunaga
Scénaristes : John Orloff, John Shiban
Interprètes : Austin Butler, Callum Turner, Anthony Boyle, Nate Mann, Raff Law, James Murray, Barry Keoghan, Nikolai Kinski, Sam Hazeldine, Ncuti Gatwa, Louis Greatorex, Stephen Campbell Moore, Sawyer Spielberg, Joanna Kulig, Kai Alexander, Fionn O’Shea, Josh Bolt, Oaklee Pendergast, Kieron Moore, Ben Radcliffe, Tommy Jessop, Isabel May, Bel Powley
LA CRITIQUE
Après Frères d’armes en 2001 et L’Enfer du Pacifique en 2010, Steven Spielberg et Tom Hanks nous offrent en 2024 leur nouvelle mini-série dédiée à La Seconde Guerre Mondiale : Masters of the Air. Si les deux premiers segments narratifs avaient été le fait de HBO, c’est finalement Apple TV+ qui reprend le flambeau. Et si le célèbre réseau de télévision câblée américain est un gage de qualité, le streamer du géant de l’informatique n’est pas en reste et nous offre une épopée aérienne sans précédent à la télévision.
Réalisée par Cary Joni Fukunaga, la série s’inscrit dans la digne lignée de ses deux grandes soeurs. Elle met à nouveau en scène un groupe de jeunes hommes pour qui l’avenir devait s’ouvrir en grand, mais qui doivent avant cela se livrer à une bataille contre un Troisième Reich impérialiste et anti-sémite. Les notions d’héroïsme, de courage, d’engagement et de sacrifice sont au coeur des premiers épisodes disponibles depuis vendredi dernier.
L’histoire est celle du véritable 100e Groupe de bombardement de l’U.S. Navy à l’été 1943, à une époque où l’Allemagne nazie dominait les escarmouches tant terrestres que maritimes ou aériennes. Dans un tel contexte, de jeunes pilotes, des mécaniciens, et tant d’autres mettent leur vie en danger pour aller toucher les forces allemandes en plein coeur. Cela aurait été facile si les combats se faisaient à armes égales, mais ça n’est absolument pas le cas. Au manche de leurs énormes B-17 - de véritables forteresses volantes transperçables comme du papier, les soldats U.S. sont des cibles faciles face aux batteries anti-aériennes et surtout des chasseurs Ju-88 de la Luftwaffe. Tout comme Frères d’armes et L’Enfer du Pacifique, Masters of the Air montre sans aucun détour les cruautés de la guerre, et en particulier face à un ennemi supérieur en technologie à l’époque.
La série est également un regard unique sur la jeunesse américaine insouciante et bourrée de prétention, vivant au rythme de l’American way of life. Les personnages sont les stéréotypes de l’américain moyen, défendant leur idéal de liberté. Fiers d’être là où ils se trouvent, prêts - voire pressés - à en découdre avec l’ennemi, la jovialité dont ils font preuve va très vite s’effacer quand ils découvriront la réalité : ils ne sont que des pigeons qui attendent d’être tirés. Mais ils ont une arme secrète - née d’une technologie avant-gardiste pour l’époque - qui pourrait bien être l’élément clé de leur réussite.
Apple TV+ frappe à nouveau un grand coup avec Masters of the Air. Les acteurs sont excellents. Évidemment, celui qui crève l’écran, c’est Austin Butler. En quelques années, le Will Homsford des Chroniques de Shannara est devenu l’une des stars les plus demandées à Hollywood. Si la série qui avait été adaptée des romans de Terry Brooks ne vous avait pas conquis, son interprète, lui, est resté dans les mémoires des producteurs hollywoodiens, et on comprend maintenant pourquoi - même si entre temps il a chaussé les bottes de Elvis Presley à la perfection au cinéma dans le dernier film de Baz Luhrmann. L’acteur est tout simplement incroyable, son jeu est d’une telle intensité, qu’on ne voit que lui à l’écran. Le reste de la distribution n’est pas en reste. S’il avait été grandement remarqué dans Les Éternels, Barry Keoghan tire également son épingle du jeu.
La réalisation de Fukunaga est sacrément sobre et efficace. Elle n’a rien de révolutionnaire, mais elle fait le boulot de la meilleure des manières, donnant une certaine priorité aux plans larges quand cela est nécessaire, pour mettre en balance les terribles risques pris pour les missions et la majestueusité des images aériennes sans égales. Les rumeurs qui disent que 200 à 250 millions de dollars ont été nécessaires à la production de la série ne sont pas loins d’être vraies. Le réalisateur de la première saison de True Detective ne recule néanmoins pas devant la néccesité de rapprocher la caméra pour faire état des atrocités de la guerre, et pour montrer la peur qui gagne petit à petit le coeur des combattants.
Masters of the Air permet de passer un excellent moment de télévision. Elle a même le pouvoir de nous donner l’impression d’être au cinéma. Inscrite dans l’histoire vraie du 100e groupe de bombardement de la 8e armée de l’air, elle rassemble tous les ingrédients nécessaires pour nous émerveiller, nous enthousiasmer, nous émouvoir et nous faire réfléchir.
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