Those About To Die : Critique des premiers épisodes

Date : 22 / 07 / 2024 à 16h00
Sources :

Unification


THOSE ABOUT TO DIE

- Date de diffusion : 18/07/2024
- Plate-forme de diffusion : Prime Video
- Épisodes : 1.01, S’élever ou mourir - 1.02, Méfiance absolue - 1.03, Aux portes de la Mort - 1.04, Pari absurde - 1.05, Trahison
- Réalisateurs : Roland Emmerich, Marco Kreuzpaintner
- Scénaristes : Robert Rodat, Charles Holland, Alex Carmedelle
- Interprètes : Anthony Hopkins, Iwan Rheon, Sara Martins, Dimitri Leonidas, Jojo Macari, Gabriella Pession, Tom Hughes, Jóhannes Haukur Jóhannesson, Adrian Bouchet, Rupert Penry-Jones, Moe Hashim, Emilio Sakraya, David Wurawa, Pepe Barroso, Gonçalo Almeida, Angeliqa Devi, Eneko Sagardoy, Romana Maggiora Vergano, Lara Wolf, Martyn Ford

LA CRITIQUE

En attendant le début des Jeux Olympiques de Paris, les abonnés de Prime Video en France ont pu se délecter de Jeux - ayant cours à l’époque de la Rome Antique - bien plus sanglants : les courses de chars, les combats de gladiateurs et autres exhibitions d’animaux sauvages avec Those About To Die.

Il faut dire que la série a de quoi impressionner sur le papier : un réalisateur confirmé qu’on ne présente plus, Roland Emmerich, un scénariste Oscarisé, Robert Rodat (Il faut sauver le soldat Ryan) et un acteur vétéran plusieurs fois récompensé, Anthony Hopkins. Autant dire que Peacock, le streamer de NBCUniversal à l’origine de la série, a mis un certain nombre de chevaux devant son char pour donner au public sa dose de courses effrénées, de combats acharnés, et de comploteurs placés au plus haut sommet de l’Empire romain.

La série se déroule en l’an 79 dans une Rome affamée, gangrenée par la corruption et la violence. Pour contenir ces romains mécontents, Vespasien organise des jeux pour divertir et détourner l’attention de son peuple. En cela, Those About To Die respecte un tant soit peu la réalité historique, l’empereur dans la série étant par exemple en train de construire ce qui deviendra le Colisée. Évidemment, la dramatisation oblige quelques ajustements nécessaires. Adaptée du célèbre roman Those About To Die de Daniel P. Mannix de 1958 - jamais traduit en français, la série a-t-elle réussi là où certains disent que Ridley Scott a échoué avec son Gladiator ? (Le livre de Mannix a surtout été une source d’inspiration du scénariste David Franzoni pour le film sorti en 2000).

On a rêvé d’épiques combats de gladiateurs... Et qu’est-ce qu’on a dans ces premiers épisodes de la série ? Des courses de chars ! On a une intrigue qui se déroule principalement sur les paddocks du Circus Maximus et qui tourne autour de personnages attachés à créer une nouvelle écurie capable de courir dans les arènes impériales. Et ce n’est pas anodin : rares sont les factions à pouvoir jouir de la protection de l’Empire et ainsi profiter des richesses qui en découlent. Si on a pu entrevoir des combattants s’entraîner dans leur Ludus (école de gladiateurs), il faudra attendre le troisième épisode pour voir un véritable combat avoir lieu, et en plus, il n’a rien d’épique. Donc, si on s’arrête à ce point précis, on peut dire que le compte n’y est pas !

Mais au-delà de ce point narratif, on a cette impression qu’il manque quelque chose à cette série, comme un travail inachevé, ou une production qui n’a pas pu aller au bout de son intention. Les acteurs ont eu du mal à trouver leur inspiration, la réalisation manque de tonus - à moins que cela ne soit une question de montage, et les histoires qu’on nous racontent ne sont pas celles qu’on attendait. On nous a dit Those About To Die, l’inspiration à l’origine de Gladiator, et on a espéré de véritables combats de gladiateurs d’entrée de jeu, mais ce n’est pas le cas.

Les autres intrigues qui traversent les premiers épisodes de la série sont néanmoins nombreux et donnent un peu de corps à l’ensemble : une lutte de pouvoir au sein même de la famille impériale, une femme Numide (jouée par la très bonne Sara Martins-Court) qui part en quête de ses enfants devenus esclaves, un jeune chasseur de lion en passe de faire ses débuts dans l’arène en tant que gladiateur, et trois frères "espagnols" (ça rappelle quelque chose à quelqu’un ?) à la recherche d’une vie meilleure. Évidemment, ces différents personnages seront amenés à se croiser dans une Rome de l’an 79, bref le monde était déjà bien petit à cette époque.

Ensuite, d’un point de vue technique et cascades, on se croirait de retour à la folle époque des péplums hollywoodiens des années 50 et 60 : voir un aurige, aussi glorieux soit-il, installé dans son char de course et voir un écran se dérouler derrière lui comme composante du décor est assez affligeant. Si l’incrustation a fait l’objet d’éloges au milieu du siècle dernier, et a connu quelques innovations les décennies suivantes, les techniques de tournage de ces dernières années ont depuis longtemps dépassé ce stade (on pense au Mur de Réalité Augmentée par exemple), et on se dit que les moyens ont dû cruellement manquer à ce niveau. Ces derniers ont sans doute tous été mis dans la conceptions des décors et des costumes qui, il faut bien l’avouer, rendent justice à une Rome Antique de la deuxième moitié du Ier siècle de notre ère.

Côté casting, il est vrai que Those About To Die a frappé un grand coup avec Anthony Hopkins dans le rôle de l’Empereur Vespasien. Les fans de Game of Thrones remarqueront également la présence de Iwan Rheon dans la série, et dans un rôle bien loin de celui qu’il avait dans le hit HBO : un escroc des bas-fonds de la capitale impériale qui cherche par tous les moyens à gravir l’échelle sociale de la société romaine. La performance de Tom Hughes en Titus ne laisse pas non plus indifférent.

Il a fallu du temps à cette première moitié de Those About To Die pour remplir son office : on a du mal à s’accrocher dans les deux premiers épisodes, mais heureusement, le troisième nous redonne un peu d’espoir et on finit par trouver certains personnages attachants, et par en détester quelques autres. Les premiers épisodes semblent néanmoins faire l’impasse sur certains points scénaristiques, et ils installent une intrigue qui n’est pas celle qu’on aurait pu espérer. Donnons lui cependant une chance et allons découvrir la seconde moitié de la saison, d’autant que le cinquième épisode donne carrément dans ce que Roland Emmerich affectionne particulièrement. Nous sommes en l’an 79, les férus d’Histoire savent sans doute de quoi il s’agit... Une nouvelle chronique, dédiée aux 5 derniers épisodes de la série est à venir sur Unif...

NOTE EPISODES

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