Here - Les plus belles années de notre vie : La critique

Date : 09 / 11 / 2024 à 14h00
Sources :

Unification


HERE

- Date de sortie : 06/11/2024
- Titre original : Here
- Durée du film : 1 h 44
- Réalisateur : Robert Zemeckis
- Scénaristes : E. Roth, R. Zemeckis
- Interprètes : Tom Hanks, Robin Wright, Paul Bettany

Toute l’équipe de Forrest Gump revient au cinéma, et vous transporte dans un voyage unique à travers le temps.
L’histoire de familles dont les peines, les joies et les moments de doutes se font écho à travers les générations.

LA CRITIQUE

Les premières images nous plongent directement dans l’histoire d’un lieu unique, qui aura vu passer bien des vies. L’histoire de la vie (et par clins d’oeil, du cinéma, qui illustre la vie), défile de Jurassic Park aux films de l’après-guerre, en passant par Le Dernier des Mohicans ou Autant en emporte le vent...

Ce coin de la Pangée devient le salon d’une maison, où tout se déroulera.
On y voit défiler des familles qui laissent leur passé à l’extérieur, y vivent leur présent, et y projettent leur avenir. On y parle réussite avec la vie de famille, fêtes, invention pour un monde meilleur, mais aussi échec, chômage, boisson, accidents...

Nous avons fait de notre mieux.

Tout ce petit monde va et vient, constamment et le spectateur assiste à ces morceaux de vies, dans le désordre, avec tout de même une progression flagrante vers ce qui nous guette tous. La fatalité suprême et son cortège de malheurs.

En plus de tous les membres des familles que l’on voit évoluer, la maison, avec son regard fixe (celui de la caméra et donc aussi du spectateur) est aussi un personnage du film, un témoin privilégié, aidé ou non par un personnage original, l’orage fourni ou prive de lumière (il faut dire que tout ceci a un rapport avec Benjamin Franklin qui vécut dans la maison d’en face, que l’on entrevoit par le bow-window, seul regard vers l’extérieur et le monde qui s’y bouscule).

L’année prochaine...

La grande trouvaille du film est la façon de rendre tout cela, en utilisant non pas de simple fondu au noir, mais plutôt des panneaux qui s’intègrent dans l’image de la scène et qui donne un aperçu de la scène suivante, qui commencera alors que ce qui entoure le panneau s’effacera au profit du décor entier de la scène qui vient. Ce n’est pas entièrement nouveau, mais prend tout son sens ici (ainsi que l’utilisation de l’IA pour rajeunir Tom Hanks et Robin Wright, fabuleux dans leurs rôles).

À ces panneaux s’ajoutent parfois un peu de morphing, ou de multiples incrustations, mais aussi des passages de relais par des thèmes approchants (une inondation dans le salon et l’eau qui y coule laisse place à la perte des eaux d’une femme enceinte).

Du duo Zemeckis-Hanks, on pouvait s’attendre à un film plein, une référence du genre. Toutefois, ce n’est pas totalement le cas, à cause justement de l’exercice cinématographique, qui souffre de quelques défauts.

Le fait d’élargir le salon de la maison, avant sa création même, aurait dû être cantonné au début. Si les passages avec Franklin et quelques anciens propriétaires peuvent être intéressants, deux passages récurrents sont clairement à côté de la plaque et posent même des questions sur le procédé artistique général. On revient sur la vie d’une famille amérindienne dans une clairière (qui plus tard accueillera la maison) et sur la vie d’un nouveau couple après les personnages principaux. Ces deux passages ont visiblement été écrits pour contrebalancer les familles bien blanches de l’histoire de l’Amérique présentées ici. Sans cela, les seuls personnages "racisés" vus auraient construit la maison (les ouvriers exploités) ou des amérindiens chassés de leur terre. Tout ceci est un peu bancal et faux-cul.

Here est aussi un film à part pour ce qu’il dit du monde tel qu’il est. Il est en fait universel, car c’est une ode à la vie qui passe, et donc avec tout ce qui en fait partie, dont la maladie et la mort. Cette thématique vibrera chez chacun d’entre nous, et l’on pourrait tout à fait revoir ce film à différents moments de sa vie et le recevoir différemment (et le trouver culte à ce moment là). Pour le voir une première fois, il faut tout de même être assez armé et en paix avec soi-même, car, sans verser dans le pathos absolu (il s’agit toujours de la vie et de ses bonheurs, plus que de toute autre chose), son histoire pourrait raviver quelques moments douloureux.

Exercice cinématographique et histoire universelle s’allient donc pour faire passer un moment unique au spectateur, qui pourrait bien voir sa propre vie défiler ici (quel que soit son âge d’ailleurs, car les craintes d’une personne jeune peuvent aussi bien s’y montrer).

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