Batman - Caped Crusader : La critique
BATMAN - CAPED CRUSADER
Date de diffusion : 01/08/2024
Diffusion : Prime Video
Épisodes : 1.01 à 1.10
Réalisateurs : Christopher Berkeley, Matt Peters, Christina Sotta
Scénaristes : Bruce Timm
Voix VO : Hamish Linklater, Jason Watkins, Christina Ricci, Diedrich Bader
SYNOPSIS
Bienvenue à Gotham City, où les criminels sévissent et les honnêtes citoyens vivent dans la peur. Forgé dans le feu de la tragédie, le riche mondain Bruce Wayne devient quelque chose d’à la fois plus et moins humain, BATMAN. Sa croisade solitaire pour la justice attire des alliés inattendus au sein de la police et de la mairie de Gotham, mais ses actions ont des conséquences imprévues.
LA CRITIQUE
Batman - Le Justicier Masqué (Caped Crusader) est une aventure animée, imprégnée du Noir des années 40, et développée par Bruce Timm (à qui l’on doit Batman : La série animée en 1992).
La référence est lourde, donc cette "suite" est attendue.
Mais, pour ne pas se louper, JJ Abrams (Star Trek) et Matt Reeves (The Batman, la Planète des Singes) sont venus lui pêter main forte à la production. Ed Brubaker (les comics Batman, Daredevil, Captain America, Catwoman, Uncanny X-Men) supervisera l’écriture.
Parmi le nombre infini d’incarnations de Batman, cette version est plus calme, moins super-héros et plus détective, plus humaine, et à partir de son traumatisme originel qui le ronge, il tiendra à la fois son rôle de gentlemen et celui de fou furieux, avec toutes les nuances de gris entre les deux.
L’ambiance, calme, sans moment épique surjoué, impose son style, sans s’adonner à la facilité.
De la série originelle, presque tout a été conservé. Le dessin d’abord, le design épuré (les splendides voitures longilignes et les bâtiments filmés en oblique), le look des personnages (avec leurs yeux cernés de noirs, comme des comédiens de théâtre), son animation (précise mais sans fioriture inutile), son humour, et ses intrigues bien ficelées.
Dans cette nouvelle série, on ne fera pas l’affront de présenter le personnage ou le monde dans lequel il évolue, et l’on commence sans véritable explication, sine die, dans l’action de chaque épisode. Chacun des 10 moments de cette première saison sera centré sur un ennemi, ou un collaborateur de Batman, vous vous doutez facilement desquelles.
L’originalité sera de se déporter légèrement, du Batman que l’on connaît, même dans La série animée. L’époque est cette fois-ci assumée, et ses ennemis sont vus par un prisme déformant tout en se rattachant à ce qui a pu se faire avant. Ainsi, par exemple, on retrouve un Alfred rondouillard, comme dans les premiers comics, mais l’on va changer le Pingouin, en en faisant une femme. Mais ici, tout ce qui a pu migrer, permet non pas de cocher des cases de la "modernité", mais au contraire d’esquiver l’impression de voir un resucée. Le spectateur pourra alors être surpris, mais presque toujours dans le bon sens, tant cela est fait avec la bonne intention.
L’intrigue mafieuse sous-jacente, l’évolution de Gotham par les actions contre le crime, et l’imperfection du héros masqué nous promet une évolution lente et passionnante, même si on peut être surpris que chaque vilain ne dure au final qu’un épisode. La fin nous promet aussi une suite au développement intéressant, dans une saison 2 déjà commandée.
La nouvelle série pouvait-elle prétendre à être aussi bonne que l’originale ? Certainement pas tout à fait. Mais presque tous les choix qui ont été réalisés sont pertinents. Garder l’ambiance, avec un léger décalage, nous apportant la preuve qu’il n’est pas utile de tout chambouler pour convoquer le renouvellement.
On nous refait donc le coup de la série X-Men’97, en nous proposant ce qui se fait de mieux en adaptation de comic book. Le médium de l’animation étant décidément le meilleur pour cela.
BANDE ANNONCE