Sector 5 : La critique

Date : 06 / 03 / 2025 à 08h00
Sources :

Unification


SECTOR 5

- Date de sortie : 12/02/2024
- Éditeur : Soleil
- Scénario : Christophe Bec
- Dessin : Christian Pacurariu
- ISBN : 978-2302090552
- Nombre de Pages : 104
- Prix : 19,99 euros

DESCRIPTION

Bucarest, quartier Sector 5. Une plongée sombre, choquante et jonchée de crimes sordides au coeur de l’industrie lucrative du sexe virtuel et des camgirls.

L’inspecteur Marian Ferentari enquête sur le crime d’un avocat assassiné devant ses deux enfants. Dans l’ordinateur de la victime sont trouvées des milliers de photos pornographiques de femmes de tous âges. Quelques jours après, c’est un jeune entrepreneur lié à la mafia qui est retrouvé empalé sur un chantier, puis un chauffeur de taxi immolé sur des docks. Ces crimes sont-ils tous liés ?

LA CRITIQUE

Bucarest, de nos jours. Un avocat est brutalement assassiné, sous les yeux de ses enfant, et c’est à l’inspecteur Marian Ferentari d’élucider ce meurtre, ainsi que toute une série d’autre meurtres sanglants qui vont suivre, tous liés à l’industrie du sexe virtuel. Peu à peu, l’enquête l’entraîne dans les recoins les plus sombres de la ville, où se mêlent corruption, criminalité et perversions modernes.

Christophe Bec, maître du thriller et du fantastique (Sanctuaire, Prométhée mais aussi le superbe Inexistence), nous propose ici une enquête poisseuse, ancrée dans une réalité crue et glauque. L’histoire débute par un meurtre brutal et le fil rouge est clair : explorer le versant le plus sombre de Bucarest, là où l’exploitation humaine, la violence et la corruption gangrènent la société. L’inspecteur Marian Ferentari est au cœur de cette descente aux enfers. Il incarne le flic torturé, "handicapé émotionnel" comme il aime s’appeler, usé par la noirceur du monde qui l’entoure, mais qu’il embrasse aussi de temps en temps.

Son enquête est une plongée dans un réseau criminel opaque, où chaque révélation est plus glaçante que la précédente. On sent l’inspiration du polar néo-noir, avec un héros marqué par son environnement. Bec opte pour un rythme lent et pesant, ce qui peut être frustrant pour les amateurs de thrillers ultra-dynamiques, mais qui renforce le côté suffocant du récit. L’écriture est percutante, sans concession, avec des dialogues secs et crus.

Christian Pacurariu, dessinateur roumain, adopte un style hyper-réaliste, avec un trait gras mais détaillé qui ancre l’histoire dans une atmosphère quasi-documentaire. Le travail sur les décors urbains est particulièrement réussi : Bucarest y apparaît sale, délabrée, oppressante, loin des cartes postales. Le choix des couleurs est également notable avec des teintes froides et dé-saturées qui dominent, accentuant le sentiment de malaise.

Lors des scènes de nuit, les jeux d’ombres créent un effet cinématographique, rappelant, là encore, les films noirs. Les expressions des personnages sont soignées et renforcent l’impact émotionnel de certaines scènes. La violence, lorsqu’elle est représentée, est crue sans être gratuite : chaque meurtre a un impact fort, précisément parce qu’il est mis en scène de manière réaliste. La mise en page avec beaucoup de petite case resserrées participe à cette impression d’asphyxie.

L’atmosphère de Sector 5 est suffocante. Bucarest est représentée sous un jour oppressant, avec ses immeubles vétustes, ses ruelles sombres et son climat de violence latente. Loin d’être un simple décor, la ville joue un rôle actif dans le récit : elle étouffe, écrase et façonne ceux qui y vivent. On ressent l’influence d’oeuvres comme Seven, Blade Runner (dans son côté urbain et désenchanté) ou True Detective (dans sa lenteur et son approche réaliste du crime). Bec et Pacurariu ne cherchent pas à rendre l’histoire agréable, chaque planche est une immersion dans un monde désespéré, où la justice semble inexistante et où chaque personnage lutte simplement pour sa survie.

ET FINALEMENT ?

Et finalement, Sector 5 est un polar urbain véritablement intense et visuellement captivant. Christophe Bec prouve une fois de plus qu’il maîtrise l’art du suspense et du malaise, livrant une œuvre sombre, dure et percutante, dont on ne sort pas indemne. Cette bande dessinée est faite pour ceux qui aiment les thrillers noirs et les récits à l’ambiance suffocante. Âmes sensibles s’abstenir, détour en enfer garanti pour cette histoire parfois dérangeante. Du haut de ses 104 pages conséquentes, il s’agit là du meilleur Bec depuis Inexistence.


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