Star Trek Discovery : Review 3.02 Far From Home

Date : 25 / 10 / 2020 à 14h00
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Doit-on s’inquiéter pour une série, quand, arrivé au milieu d’un épisode, une pensée jaillie dans votre cerveau et vous dit : "qu’est ce qu’elle est bien cette série quand on ne voit pas du tout l’héroïne principale" ? Et le fait est que cet opus se déroule sans la présence de Michael Burnham alors que le Discovery sort du wormhole temporel pour venir s’écraser sur une planète inconnue.

En y réfléchissant, outre mon attirance pour les thématiques sociétales et philosophiques qui était l’apanage des séries Trek avant la reprise par Kurtzman, ce sont les relations fortes qui se créent pour un équipage à bord d’un vaisseau spatial qui me plaisait le plus dans Star Trek. Relations d’amitiés, quasi-familiales, qui créent la confiance nécessaire lors d’événements difficiles, voire tragiques, c’est ça qui permet réactivité, compréhension des ordres, et liant dans les chaînes de commandement.

Et cette semaine, sans la présence tutélaire de la déesse omnisciente qui a toujours raison et trouve toujours avant tout le monde la solution, bref libéré délivré de Michael Burnam, c’est l’occasion de voir enfin l’équipage interagir, prendre des décisions, bonnes ou mauvaises, bref EXISTER.

Prenez par exemple Tilly, personnage détesté par beaucoup pour, il me semble, de bien mauvaises raisons. Exfiltré de son rôle de faire valoir "comique" de Burnham, Mary Wiseman arrive, tout en respectant la nature de son rôle, à donner de la substance aux émotions de son personnage. Et du coup, on y croit beaucoup plus.

Avec des effets spéciaux particulièrement classieux au début de l’épisode, auxquels vous ajoutez à nouveau les superbes paysages d’Islande, je me réjouissais de mettre une très bonne note à cet épisode. C’était sans compter avec les cinq dernières minutes.

Cela a commencé avec l’arrivée de Georgiou dans le bar. Attention, je ne suis pas du tout allergique aux capacités physiques de Michelle Yeoh, je peux même dire que j’adore la voir mettre aux tapis ses adversaires. Et, en l’occurrence, l’action de Georgiou me semble totalement conforme à son personnage.

C’est au contraire l’attitude de Saru qui m’a fait m’accrocher à mon lustre. Alors que le combat était déjà quasi gagné, Georgiou a continué à tordre des cous pour liquider tout le monde sauf le grand méchant, C’est donc bien, par la suite, de déclamer les soi-disant principes de Starfleet pour ne pas supprimer sans aucune forme de procès le Negan du pauvre qui a fait office de grand méchant d’opérette de cet épisode. Mais, aucune larme de Kelpien n’a coulé pour les pauvres sous-fifres qui ont été dessoudés. Bref, un grand moment de n’importe quoi, tout ca pour sauvegarder un personnage sans intérêt qu’on reverra à coup sûr cette saison. Soupirs...

Mais le coup de grâce fut la résolution de l’épisode. C’était trop demandé de voir l’équipage s’en sortir sans l’intervention surprise de Wonder Woman ? Et bien non, Divine Sonequa, armée de sa nouvelle coiffure, se devait d’être là pour sauver le cul de tout le monde. RE soupirs...

Allez, au lit, ça me fatigue.

FM

En dépit de ses profondes incohérences systémiques qu’un déplacement de timeframe au 32ème siècle n’aura hélas ni effacées ni rédimées, DIS 03x01 That Hope Is You, Part 1 s’est tout de même essayé à l’exercice de style (banal il est vrai à l’ère des constructions feuilletonnantes) en séparant l’héroïne principale de ses side-kicks le temps d’un one shot. Ainsi, le premier épisode de la saison se sera déployé autour de l’arrivée de Burnham dans le futur et de sa prise de contact douloureuse avec l’an 3188, sans que l’USS Discovery n’y apparaisse. Même si super-Mary-Sue, toujours flanquée d’un univers gravitant entièrement autour d’elle, est désormais élevée au rang de messie-cosmopolite-de-synthèse, ce parti pris narratif instillait malgré tout une embryonnaire sensation de solitude et de fragilité, pouvant donner la vague impression que le personnage dépendait soudain un peu des contingences (illusoirement bien entendu tant sa prédestination est inscrite dans le tissus même de la réalité).
En retour (de politesse), tout cela supposait que l’épisode suivant soit cette fois exclusivement centré sur l’équipage de l’USS Discovery sans que Mary-Sue ne s’y incruste. Malheureusement, cette symétrie aura été rompue avant la fin de l’exercice… C’était manifestement trop demander au Burnham-show que sa super-héroïne éponyme ne pèse pas davantage que 87 équipiers de Starfleet et une ex-impératrice génocidaire. Même la série originale, pourtant intégralement au format stand alone, avait osé un épisode sans Kirk dans son extension ST TAS 01x11 The Slaver Weapon (sans compter ST TOS 00x01 The Cage).

Si vous ne souhaitez pas vous plonger dans une analyse exhaustive du contenu, veuillez cliquer ici pour accéder directement à la conclusion.

Au sortir du wormhole spatio-temporel, l’USS Discovery se crashe sur une planète (probablement du quadrant bêta) ressemblant beaucoup à Hima (de l’épisode précédent). L’Islande est décidément toujours belle, même chez Disco.
La séquence de crash est un rip-off de celui de ST VOY 05x06 Timeless (avec le bénéfice de la HS, mais curieusement visuellement moins convaincant, probablement en raison du tout-CGI).
Avec ses équipements HS (communication, détecteurs, réacteurs…), dans l’impossibilité de redécoller, des réparations s’imposent, d’autant plus urgemment que la glace sur laquelle le vaisseau est parasitaire. Dès que les rayons solaires déclinent et la température baisse, elle se propage et comprime la coque, à tel point que l’USS Discovery ne passera pas la nuit.
Face à l’afflux de nombreux blessés, le Dr Hugh Culber sort le Lt Cmdr Paul Stamets de son coma artificiel juste pour libérer un lit. Sérieux ? Dans un vaisseau aussi vaste ? Ce dernier, quoique très diminué, n’écoute alors que son devoir et se lance très vite dans l’opération de réparation réputée la plus délicate (nécessitant de ramper dans les tubes de Jefferies).
À noter que Linus, l’extraterrestre "roswellien" entraperçu au début de la saison deux de DIS, est toujours du voyage ; et il demeure toujours un comic resort
L’enseigne Sylvia Tilly scanne la surface de la planète et découvre à proximité pédestre (commode !) quelques poches souterraines d’humanoïdes, ainsi que des vaisseaux capables de distorsion (mais sans aucune trace de dilithium). Elle comprend alors aussi sec qu’il y a une pénurie générale de dilithium (oui son super-pouvoir d’omniscience rivalise parfois avec celui de Mary-Sue).
Pas moyen de réparer le transtator (requis pour les communications, la téléportation, et les phasers) avec les moyens du bord (curieux, car dans TOS, les réplicateurs permettaient de le faire dès lors que le vaisseau disposait de l’énergie suffisante, et il y avait aussi de nombreux transtators de rechange, le b.a.ba de la prévoyance au regard de son importance). Alors, en dépit des mises en garde insistantes de Mirror-Georgiou envers les dangers locaux (étant l’ancienne impératrice terran, elle est forcément parano), le Cmdr Saru compose alors un détachement au sol constitué de lui-même et de Tilly (sans aucun officier de sécurité) pour aller à la rencontre des indigènes et leur demander de l’aide (à ce stade, l’équipage ne sait toujours pas où il est ni à quelle époque). En parallèle, il ordonne à l’officier de sécurité (la Cmdr Nhan) de superviser les réparations à bord. Il laisse également Mirror-Georgiou gérer l’évacuation des restes organiques de Control-Leland et nettoyer la chambre magnétisée du spore drive (pour quelques scène gores bien appuyées).
Sur la lande islandaise, les deux "explorateurs "entraperçoivent au loin un humanoïde… qu’ils décident de suivre. Ce qui les conduit à travers un dédale de tours à l’abandon, jusqu’à un portail de téléportation qui les matérialise à l’intérieur de l’une des poches souterraines aménagées, dans une espèce de saloon.
Les dialogues s’établissent. Cette planète ne semble avoir pas d’autre nom que The Colony, et sa vocation est minière avec une démographie d’une cinquantaine de Coridanites (espèce évoquée dans TOS et rencontrée dans ENT). Val et Os’ir ont immédiatement compris que l’USS Discovery est un vaisseau de Starfleet, mais ils vivent tous dans la terreur de Zareh, un coursier humain (ou du moins humanoïde ressemblant en tout point aux humains) qui les asservit (il exploite leur force minière tout en les ravitaillant). Les astro-coursiers sont décidément devenus les grands caïds de ce 32ème siècle ravagé.
Tandis que Saru ne semble pas capter grand-chose à la situation, Sylvia tient immédiatement le seul langage que les autochtones comprennent : elle négocie la réparation du transtator contre du dilithium. Val accepte et reproduit un transtator (via un assembleur 3D visuellement impressionnant mais finalement moins performant qu’un simple réplicateur du 24ème siècle), et il s’avère assez vite que ce Coridanite est en secret un true believer (en la "religion Fédération"). Os’ir ne voulait pas le croire lorsque Val chantait la geste de Starfleet et était convaincu de leur retour prochain.
Malheureusement, ce dernier n’aura pas la joie d’assister à l’exaucement de ses espérances messianiques car il sera affreusement assassiné par Zareh au moyen d’une espèce de disrupteur (qui à petite dose permet de torturer, et à dose prolongée d’assassiner de façon sadique). Lui et ses hommes ont en effet débarqué sans crier gare (ou presque), et Zareh s’étonne que l’USS Discovery ne soit pas répertorié dans les bases de données de Starfleet (auquel il a bien entendu accès). Après quelques antagonismes, le mafieux exige de Tilly qu’elle aille récupérer seule et à pied à la nuit tombante (!!!) un maximum de dilithium sur l’USS Discovery (tandis que Saru resterait en otage). Mais Mirror-Georgiou est finalement appréhendée pour vagabondage à proximité du saloon (visiblement, elle avait discrètement suivi le détachement).
Désormais, les prédateurs locaux font face à la giga-prédatrice terran, et après quelques truculences verbales qui tentent d’émuler tant bien que mal des répliques cultes du méta-western (ou western spaghetti) de Sergio Leone, Mirror-Georgiou dégaine ses super-pouvoirs de Terranne et massacre à main nue en quelques secondes les terreurs locales pourtant surarmées. On y croit.
Seuls Zareh (interprété par Jake Weber toujours convaincant dans ce type de rôles), le pire de cette brochette de mafieux, sera inexplicablement épargné et encore plus inexplicablement libéré !!! Cela en passera par une plaidoirie prétendument trekkienne de Saru (« That not who we are »), mais foncièrement à contre-emploi, puis par une parodie de Prime Directive lorsque Saru confiera son sort à Os’ir. Ce dernier le relâchera, avec le nécessaire pour survivre aux nuits létales de The Colony, et cela en dépit de l’assassinat gratuit de Val cinq minutes avant. Voilà donc l’idéal trekkien redigéré par la doxa : entre les Teletubbies et l’USS Callister (de Black Mirror). Nous y reviendrons...
Reconnaissants envers ces cow-girls de fortune (Tilly et Mirror-Georgiou) qui ont sauvé leur exploitation minière des abjects desperados, et voyant leur prière séculaire en le retour de Starfleet enfin exaucée, les Coridanites survivants (Os’ir en particulier) offrent aux héroïnes des téléporteurs individuels. Ce qui leur permettra, non pas de repartir dans le soleil couchant sur un fond de musique country, mais de regagner instantanément – malgré la dangereuse nuit tombée – l’USS Discovery… afin de le faire décoller avant que le prédateur givré n’achève son office.
S’engage alors un redoutable bras de fer contre la "glace parasite"… qui semble plus puissante que les réacteurs matière-antimatière de l’USS Discovery ! Heureusement, une blanche lumière angélique illumine alors le ciel… et des rayons tracteurs arrachent le vaisseau aux tentacules gelées. L’équipage appréhende logiquement le retour vengeur de Zareh après la déculottée infligée, mais la narration fait tellement durer le suspens de la mise en contact avec ce vaisseau "abducteur" que le spectateur a déjà deviné qu’il s’agit de quelqu’un d’autre. Non pas Daniels ou quelque autre agent des services spatio-temporels de Starfleet (que Kurtzman a balayé d’un revers de dialogue tant leur existence même aurait rendue impossible cette troisième saison de Discovery et même à dire vrai les deux précédentes), mais bien évidemment Super-Mary-Sue, rayonnante de son sourire ultra-bright et de sa nouvelle coiffure, mais les larmes jamais loin.
Avec probablement le concours technique de son nouveau Jules du 32ème siècle, Burnham cherchait dans le vaste univers l’USS Discovery depuis un an ! Bienvenue en 3189.
Et que la divine lumière de l’archange Michael nous guide et nous protège.
L’émotion manipulatoire est à son comble, ce qui provoquera assurément les pleurs de Margot ou bien le courroux d’Odin (selon l’état d’esprit du spectateur).
Et le message est clair, limpide, sans appel : l’équipage de l’USS Discovery ne peut survivre sans super-Mary-Sue-Burnham, pas plus que la Fédération, pas plus que l’univers lui-même (dédié à son seul culte).

Par sa construction même, DIS 03x02 Far From Home ne peut échapper à la perception de redite par rapport à l’épisode précédent (d’où une possible sensation d’ennui accrue). Adopter successivement plusieurs perspectives différentes sur un même sujet est une approche en soi ambitieuse (depuis Rashômon), mais nous sommes ici loin de ça. L’atterrissage brutal au 32ème siècle de l’USS Discovery est sur les grandes lignes une répétition de la propre expérience de Burnham "la semaine dernière" :
- whormhole spatiotemporel se déversant sur un champ de débris orbitaux,
- crash sur une planète à l’écosystème furieusement islandais ;
- découverte en plein quadrant bêta (à environ 50 000 AL de la Terre) d’une société habitée par des espèces connues déjà au 23ème siècle (membres ou pas de l’UFP) ;
- dilithium désormais très rare, et se révélant rétroactivement occuper la place de l’Epice dans Dune,
- voyages FTL devenus difficiles et lourdement rackettés,
- Fédération apparemment disparue mais faisant l’objet d’un culte religieux (assortie de l’espérance en un second coming),
- régime mafieux (fric, troc, loi du plus fort),
- confrontation violente des héros du passé avec les forbans du futur, avant de gagner l’estime et restaurer l’espoir des minorités oppressées et idéalistes (qui continuaient à vouer en secret un culte propitiatoire à l’UFP).
Alors, qui serait assez malin pour dire si ce pitch se rapporte à DIS 03x01 That Hope Is You, Part 1 ou à DIS 03x02 Far From Home ?

Bien entendu, cette répétition narrative ferait sens si la série avait au moins respecté les sciences trekkiennes – et réelles d’ailleurs (du moins conjecturales) – moyennant un trou de ver artificiel (créé par la combinaison angélique de la Section 31) ayant des coordonnées spatiotemporelles d’arrivée aussi uniques que celles de départ. Mais l’USS Discovery est arrivée en 3189, soit un an après Burnham, et possiblement pas en orbite de la même planète.
03x02 Far From Home confirme désormais que Discovery – pourtant officiellement sise dans le STU – obéit en réalité aux sciences improbables de Kelvin avec le même type de trou de ver fantaisiste (i.e. aux points d’arrivée multiples même pour des voyageurs concomitants) que celui de Nero généré par la Red Matter de Milo Giacomo Rambaldi dans ST 2009. On n’en sort décidément pas.
Somme toute, on récolte le désagrément de la redite sans y gagner la gratification de la cohérence, le pire des deux mondes quoi. Avec la désagréable impression d’être enfermé dans le même cauchemar virtuel depuis plus de onze ans…

Parce qu’en termes d’incohérences et de trous de ver, c’est toujours le même "festival" de Landru (cf. Beta III dans TOS 01x22 the Return Of The Archons)...

La réaction de Tilly après le scan de la surface de la planète où elle découvre simultanément la présence de vaisseaux à distorsion et l’absence de dilithium vient ajouter une pesante couche en renfort de la réplique de Burnham dans DIS 03x01 That Hope Is You, Part 1 (« Dilithium is the heart of every warp-capable ship »).
Désormais, c’est donc limpide et sans ambiguïté : la saison 3 de Discovery impose un complet retcon à la franchise où le dilithium dans Star Trek est ni plus ni moins l’Épice dans Dune, postulant dès lors l’alternative d’une timeline (voire d’un univers) bien distinct(e)… ou d’une rupture internaliste profonde (voir cette analyse). En outre, en terme de socio-technologie (pourtant en une ère d’accélération post-loi de Moore), faut-il que la gamine que l’épisode présente comme la plus smart après Mary-Sue ait la science particulièrement dogmatique et l’imagination pathologiquement étriquée pour ne pas envisager une seule seconde qu’en 930 ans, la distorsion – ou plus exactement la réaction matière-antimatière si le script était un minimum cohérent – puisse s’appuyer sur d’autres matériaux ou plus vraisemblablement sur d’autres principes ; pour ne pas non plus envisager que la distorsion elle-même serait devenue obsolète (cf. les 29ème siècle de ST VOY et 31ème d’ENT).
Bien entendu, la suite de l’épisode et de la saison se chargeront de donner raison à la fixité doctrinaire du 23ème siècle, comme si ce 32ème siècle (avec si peu de progrès conceptuels et technologiques) n’était au mieux qu’un 24ème siècle ayant très mal tourné...

À ce stade, en dépit de très semblables décors islandais, il n’est pas possible de déterminer si The Colony est la même planète que Hima, mais un an après. Dans tous les cas, cela induit une incohérence.
Soit il s’agit bien de Hima (par exemple sur un autre continent), mais cela contredirait alors ce que Book avait déclaré dans l’épisode précédent (« How many people do you think are on channels right now saying, I saw a crazy woman in a funny suit. Anyone want to buy some last knows coordinates ? »), car les mafieux Orions du spatio-port Requiem auraient aussitôt dû débarquer (ou se téléporter) en force pour s’emparer des vastes réserves de dilithium portés par l’USS Discovery (immobilisé et incapable de se défendre).
Soit ce n’est pas la même planète, auquel cas cela signifie que DIS 03x02 Far From Home viole encore davantage les sciences trekkiennes (et réelles) que ST 2009 en affligeant le wormhole spatiotemporel artificiel créé par la combinaison Red Angel non seulement d’une multitude temporelle mais également désormais d’une multitude spatiale de points de sortie ! Les sciences-pour-rire discoverienne serait alors de plus en plus fantaisistes et gouvernées par la "loi" du TGCM...

Alors qu’il se sait en terre inconnue, pourquoi Saru n’inclut dans son away team aucun officier de sécurité armé jusqu’aux dents ? On a souvent reproché à Kirk dans TOS (siècle d’où est prétendument supposé venir l’USS Discovery de descendre lui-même au sol (une pratique tactiquement contestable mais inscrite dans les valeurs "chevaleresques" de Starfleet), sauf qu’il était toujours solidement accompagné en cas de danger (pas seulement d’une cadette narcissique dont Mirror-Georgiou dira à juste titre qu’elle possède "la domination psychique d’un chaton").

Alors que l’USS Discovery est un vaisseau tellement gigantesque que ses entrailles (révélées lors des déplacements en turbolifts) s’apparentent à ceux des cubes borgs, comment Hugh Culber peut-il se permettre de prendre le risque médical de sortir son cher et tendre Paul Stamets du coma artificiel (alors que celui-ci a été transpercé par un alliage de duranium de 18 cm quelques heures avant en temps subjectif), et pire, en osant invoquer le manque de lits à l’infirmerie ?! Un alibi narratif grossier et pas sec pour faire absolument jouer à un personnage du main cast un rôle essentiel dans la réparation du vaisseau, quitte à bidonner son héroïsme à peu de frais.
Car si en effet Stamets avait bien du mérite à ramper dans les tubes de Jefferies dans l’état où il était, le travail en lui-même (remplacer en bloc la matrice de l’infuseur et le circuit anodyn – qui plus est monitoré par l’experte Cmdr Jett Reno – aurait parfaitement pu être exécuté par n’importe quel équipier vaillant du vaisseau (pas même forcément un ingénieur).

Étant donné que le truand Zareh (dépourvu de tout scrupule moral comme l’a bien souligné l’épisode) et ses hommes disposent des bases de données de Starfleet et de toutes les technologies du 32ème siècle (repérer instantanément l’USS Discovery et sa précieuse cargaison de dilithium, se téléporter instantanément n’importe où sur la planète…), comment se fait-il qu’ils n’aient pas profité de la vulnérabilité extrême de l’USS Discovery pour se téléporter à bord et le dépouiller en quelques minutes d’une marchandise n’ayant visiblement pas de prix ?
Dans la même veine, apprécions le WTF paralogique de Zarek qui, moyennant la prise en otage de Saru, exige de Tilly qu’elle aille chercher à pied (dans une nuit réputée ne laisser personne en réchapper) le dilithium de l’USS Discovery (comment pourrait-elle transporter une telle quantité ?) alors qu’il dispose de solutions de téléportation instantanée prétendument en avance de 930 ans sur les protagonistes.
La mafia aux petits pieds semble ici aussi inconséquente que Starfleet après le Burn.

Dans son projet vénal d’appropriation des richesses de l’USS Discovery, Zareh évoque des clients Tellarites. Récapitulons : le dilithium est LE sujet de la saison, l’épisode précédent a fait apparaître des Orions et des Andoriens, celui-ci des Coridanites… tout en évoquant les Tellarites. La nouvelle wiki-check list semble avoir été consciencieusement cochée. Eh oui, ST ENT 04x20 Demons puis ST TOS 02x15 Journey To Babel portaient sur une exploitation de dilithium par les Coridanites, assortie de la rivalité commerciale entre les clientèles Orions et Tellarites, ainsi que les menées souterraines de l’Empire Andorian…
Pour tout verni de cohérence internaliste, il faudra s’accommoder d’un vulgaire copié-collé des configurations géostratégiques d’ENT et de TOS, tel que rapportées par Memory Alpha. Les auteurs s’imaginent probablement que le reproduction d’une configuration connue, à l’exacte identique (même enjeux, mêmes protagonistes) quelques 900 ans après dans le quadrant bêta (à quelques 50 000 AL de la Terre) satisfera les fétichistes... dans un micro-univers aussi minuscule qu’un bac-à-sable.
Un bon point tout de même (il faut bien se consoler de quelques miettes) : l’aspect physique des Coridanite (Val et Os’ir) respecte a peu près le phénotype mis en scène dans ENT 01x15 Shadows Of P’Jem (à noter que dans ENT 04x20 Demons, l’ambassadeur invoquant les intérêts Coridanites n’en était pas un lui-même).

Derrière le fil rouge vif de la troisième saison (évident depuis les toutes premières bandes-annonces), à savoir la restauration en gloire de la Fédération par la messianique super-Mary-Sue, et derrière le fil rouge pâle non moins évident du retour de Zareh... se profile peut-être un fil moins rubicond (encore que...), à savoir les perturbations mentales subjectives (comme évocatrices d’une forme de "possession") qui se sont saisies de la Lt Keyla Detmer (pour mémoire cybernétiquement améliorée) depuis sa traversée du trou de ver. Quoique pour le moment indétectable par Dr Tracy Pollar, ce syndrome est peut-être annonciateur de quelque trouble, non du côté de la Force, mais de la possible noosphère IA du 32ème siècle (Control ou la Sphere sentient ?), dans le prolongement de ce qu’endura la Lt Commander Airiam durant la saison 2 de DIS.

L’intervention improbable sur The Colony, où Mirror-Georgiou, Tilly et Saru libèrent les gentils mineurs du racket criminel du méchant-pas-bô Zarek, voilà qui s’apparente curieusement à l’épisode (souvent mal aimé) ST ENT 02x06 Marauders, se voulant un hommage (pleinement assumé quant à lui) à The Magnificent Seven (1960) de John Sturges (lui-même un remake) et à tant d’épisodes de The A-Team (L’agence tous risques).
Pourtant, aussi modeste que soit ST ENT 02x06 Marauders, il ne souffrait d’aucune incohérence contextuelle, et le personnel de ce Starfleet encore strictement terrien respectait alors bien davantage les idéaux trekkiens... à une époque (22ème siècle) où l’UFP n’existait pourtant pas et n’avait pas même été imaginée en rêve par Jonathan Archer.

Même si Michelle Yeoh est une danseuse émérite (et non une experte en arts martiaux), il n’est pas nécessaire de s’attarder sur l’invraisemblance de la façon strictement chorégraphique dont son personnage prétend éliminer une escouade de bad ass armés. Mais c’est probablement pire encore que ces absurdes combats contre l’IA Control dans la saison précédente, et Discovery ne fait que renforcer ainsi les WTF qu’elle partage avec l’affligeante série Alias du même auteur.
Cependant, d’une perspective strictement internaliste, le plus grave est que toute Terran qu’elle soit, Mirror-Georgiou n’en est pas moins un personnage génétiquement humain non amélioré (contrairement aux Augments tel Khan) et dépourvu de super-pouvoirs (de type X Men). Alors que dans le même temps, le Kelpien Saru possède des capacités physiques (force et rapidité) très supérieures à celles de n’importe quel humain… comme l’a par exemple montré DIS 01x08 Si Vis Pacem, Para Bellum, et ce avant même son vahar’ai qui l’a ensuite métamorphosé de "super-proie" à "super-prédateur" ! En terme de cohérence interne, c’est donc bien lui qui aurait dû ne faire qu’une bouchée du gang de Zareh (sans pour autant devoir les assassiner d’ailleurs). Or rien de tel : Saru s’est gentiment laissé dominer et téléguider par la mafia criminelle, comme les agneaux que ses semblables étaient lorsque les Ba’uls les conduisaient aux abattoirs ! Un effet secondaire d’un Starfleet kurtzmanien à géométrie variable ?
Non contente d’être profondément incompatible avec la trame temporelle originelle, Discovery montre à cette occasion à quel point elle ne manque jamais une occasion d’être incohérente simplement envers elle-même.
Il ne fait aucun doute que l’objectif narratif est de permettre à Mirror-Georgiou de briller à l’écran (avec un féminisme idéologique de plus en plus démonstratif) tout en "justifiant moralement" (il faut le dire vite) la présence d’une méga-Hitler galactique dans le main cast. Car sa fonction narrative est simplement d’être "l’arme de destruction massive" dont l’USS Discovery va avoir besoin pour affronter un 32ème qui n’a rien à envier au Mirror Universe. Au point d’ailleurs qu’il serait permis de se demander si les protagonistes de la série n’ont pas débarqué dans le 32ème siècle de l’univers miroir, ou plus exactement d’un autre univers miroir (où l’UFP aurait existé).

Au nombre des erreurs de continuité de Discovery envers elle-même, il y a également Sylvia Tilly qui a visiblement pris une dizaine de kilos depuis la fin DIS 02x14 Such Sweet Sorrow Part 2... alors que le début de DIS 03x02 Far From Home n’en est séparé que de quelques minutes en temps subjectif ! Serait-ce l’effet dilatant du trou de ver ?
[Avertissement pour prévenir tout malentendu :
Cette petite marque d’humour – caractéristique du ton général de ma critique qui n’épargne aucune facette de l’œuvre – n’est en aucun cas l’expression d’un quelconque dénigrement du physique en lui-même des actrices ou des acteurs.
J’ai par exemple toujours déploré la "dictature de la minceur" qui sévit à Hollywood et dans l’ensemble de l’industrie audiovisuelle... L’inclusivité dont se prévalent médiatiquement en toute occasion nombre de producteurs devrait véritablement se traduire par une plus juste représentativité à l’écran (et non quelques alibis de service) et par le refus des nombreuses discriminations qui persistent encore et toujours, au premier rang desquelles la "grossophobie".
En revanche, dans ce paragraphe, je pointe (avec dérision) uniquement un problème de continuité interne – un parmi tant d’autres – au sein de la série Discovery. Et c’est bien pour ça que ma remarque cible le personnage Sylvia Tilly dans le contexte internaliste de la série et non l’actrice Mary Wiseman (distinction essentielle).]

L’ex-impératrice laissera en vie Zareh, seulement grâce à l’intervention providentielle de Saru… qui la convaincra (non sans mal et en faisant bouclier de son corps) que la vocation et "l’humanisme" du Starfleet kurtzmanien consiste à laisser massacrer sans le moindre état d’âme les simples exécutants (pourtant moins dangereux par eux-mêmes) mais de laisser en vie et même relâcher les ordures-en-chef (pour qu’ils puissent revenir se venger par la suite).
Davantage encore que Negan au début de la saison 9 de The Walking Dead (un acte qui obéissait alors à une symbolique contextuelle), on retrouve surtout ici l’obstination des protagonistes de la piètre saison 7 de The 100 à vouloir épargner l’abject Sheidheda pour faire durer artificiellement le péril, soit le syndrome même de la pire écriture possible.

Lorsque Zareh quitte seul le saloon, la queue entre les jambes, tel un infortuné exilé, Mirror-Georgiou menace Zareh des représailles les plus funestes si jamais il cherchait à revenir et se venger. Si c’est bien là le langage qu’un caïd de son espèce comprendra, la série opère mine de rien à la faveur de cette confrontation un glissement axiologique. Parce que la caractérisation de l’impératrice terran postule qu’elle se moque bien du sort de ces quelques mineurs Coridanites. De même, il n’est pas dans le profil du personnage – a fortiori en pleine transe meurtrière – de respecter pieusement les ordres de tempérance d’un officier véritable de Starfleet (Saru). Les auteurs tentent ainsi de transformer progressivement une psychopathe génocidaire en une héroïne bad ass qui, en dépit de son évidente violence, aurait en réalité à cœur le sort des plus humbles et de l’estime pour l’humanisme de Starfleet ! Sérieux ?! Les showrunners infligent ainsi aux spectateurs une nouvelle manipulation, en devenir quant à elle, mais non des moindres... Objectif : attacher affectivement au personnage, et faire ainsi oublier, non pas factuellement mais moralement, qui est vraiment Mirror-Georgiou ! Un peu comme si un show de télé-réalité nous faisait entrer dans l’intimité quotidienne d’Adolf Hitler jusqu’à le "normaliser" et faire ainsi progressivement perdre de vue les rivières de sang qu’il a sur les mains...
[Autre avertissement pour anticiper les méprises : je cible ici le personnage de l’ex-impératrice terran, non l’actrice Michelle Yeoh.]

Et comme dans l’épisode précédent, la queue de la comète frappe encore une fois. C’est-à-dire qu’en dépit du déménagement de DIS au 32ème siècle, le 23ème siècle continue à morfler, again, par la grâce de quelque réplique gaffeuse... ou vandale.
Ainsi l’ex-impératrice plastronne en se targuant à la cantonade (sans que nul officier ne trouve rien à y objecter) de l’intention de Starfleet Command (si elle n’avait pas quitté la TOS-era) de la promouvoir à la tête de la Section 31 !!! Les showrunners tiennent décidément à faire perdre à cette institution emblématique de la série originale toute sa crédibilité. Que l’UFP ose adoube une psychopathe génocidaire de dimension galactique (qui donnerait des complexes aux pires despotes de l’Histoire humaine) jusqu’à lui confier les clefs de son plus redoutable service action, c’est une défécation non seulement sur l’idéalisme trekkien, mais également sur la plus élémentaires des vraisemblance tactique. C’est un peu comme si les USA avaient confié les rênes de la CIA à Staline. Et encore, pareille analogie serait une litote.
Jamais de telles irresponsabilités n’auraient été imaginables dans le pourtant si peu utopique monde réel, mais elles sont par contre devenues la norme dans ce phare de maturité qu’est supposé être l’UFP (revue et corrigée by Secret Hideout).

Conclusion

La belle griffe "woke-approved" d’Alex Kurtzman s’exprime une nouvelle fois en toute force dans DIS 03x02 Far From Home...
Seules les femmes sauvent le jour : Tilly a immédiatement tout compris, Mirror-Georgiou a massacré à main nue tous les "méchants" (sauf le pire "bad guy" dont on avait besoin comme antagoniste-prétexte pour la suite de la série), et Super-Mary-Sue débarque à la fin tel un deus ex machina (ou plus exactement une dea ex machina).
Tandis que les hommes sont plutôt à la ramasse : Zareh et sa bande sont des ordures qui méritent la mort sans procès, les Coridanites sont des idéalistes has been donc fatalement appelés à être asservis, et Saru est un preux donc un peu inutile (et faux cul aussi).

Au fond, c’est toujours cette même vieille histoire poussiéreuse et rance que l’on tente de raconter, sommairement inspirée par les westerns fordiens façon Shane (L’homme des vallées perdues), mais dans une variante tellement appauvrie, clichée et mal digérée, pourtant quelques 70 ans après... que cela fait un peu pitié.
Surtout lorsque la franchise ST historique l’avait déjà fait bien avant et bien mieux (ST TOS 03x01 Spectre Of The Gun, ST ENT 02x06 Marauders, ST ENT 03x09 North Star…).
Surtout après des westerns spatiaux aussi iconiques que Firefly de Joss Whedon...
Surtout après des dystopies postapocalyptiques proto-westerniennes comme la saga Mad Max (et notamment Fury Road), voire même The Walking Dead...
Mais relater toujours la même rengaine, resucée et essorée jusqu’au trognon, photocopier la photocopie de la photocopie, jusqu’à n’être plus qu’une page blanche... cela finit par poser un sérieux problème paradigmatique dans un contexte de SF et a fortiori ST. Parce que la définition et l’identité même de Star Trek, c’est en essence l’appel centrifuge vers l’ailleurs, et non le retour centripète vers soi-même.
Dans la série Picard comme dans l’épisode précédent de DIS, les showrunners de Secret Hideout ont révélé une véritable incapacité conceptuelle à penser un futur sans argent, à mentaliser un avenir hors de la doxa ploutocentriste contemporaine et hors du paradigme de Star Wars et des casinos de Stardust City.
Il faut désormais y ajouter une compréhension parfaitement hypocrite de l’humanisme trekkien : on massacre ou on laisse massacrer les gêneurs, mais on dispense en même temps de pieuses leçons de patronage uniquement pour épargner ceux qui pourront à terme se transformer en Nemesis afin de glorifier davantage les (super-)héros.
Et au chapitre des carcans revisités, il faut dorénavant compter l’USA-centrisme du modèle culturel des westerns comme seul horizon involutionniste en cas de chute sociétale de pleine collapsologie.
Mais accordons finalement à Kurtzman et à son aréopage qu’il s’agit bien là de leur seule "cohérence idéologique"... puisque depuis 2009, la Fédération est obstinément vendue comme les USA du futur – mais (attention !) conduits par le Democratic Party – avec simplement davantage de techno.

Sur le fond, l’épisode est donc aussi vide, bancal et puant que tout ce que Secret Hideout produit dans son usine Tricatel. Et l’habillage émotionnel (entre mélo et pathos) masquant l’absence béante de raison fait de moins en moins illusion. Plus les câbles sont grossiers, plus la manipulation sera perceptible et donc l’effet contreproductif sur un partie significative du public.

Néanmoins, sur la forme, contre toute attente, DIS 03x02 Far From Home véhicule une poésie parfois troublante. Contrairement aux canons enfiévrés (shaky camera) et superficiels du Star Trek 2.0, le rythme est ici inhabituellement contemplatif. La brève errance à la surface de la planète morte-vivante enveloppera le spectateur d’une sourde mélancolie, et le désert de solitude de ces tours fantomatiques de The Colony convoquera la mémoire collective des grandes œuvres déclinistes, des Cités obscures de Benoît Peeters & François Schuiten au Delicatessen de Marc Caro & Jean-Pierre Jeunet.
Que "d’éloges" pour seulement cinq minutes chrono cumulées, direz-vous... Certes, mais dans le Kurtzman-verse, cela sonne comme une éternité.

De plus, par cette plongée dans un nouvel univers miroir, Discovery renoue avec l’arc du même métal de sa première saison, qui représente à ce jour probablement le moment le "moins pire" de toute la série. Moins pire oui, parce que Disco ne cherchait alors pas à être un Star Trek (évitant ainsi d’aligner inéluctablement les pires contresens), mais plutôt un serial-nanar susceptible de parler aux nostalgiques des Buck Rogers et autres Flash Gordon des années 40. C’est à cette aune-là que Discovery est encore la moins injurieuse à suivre... même si cela reste évidemment à des milliards d’années-lumière de la saison 3 de ST ENT (qui avait réussi quant à elle le tour de force d’être à la fois un modèle de serial à haute valeur ajoutée et une œuvre de fond 100% trekkienne).

Alors si DIS 03x01 That Hope Is You, Part 1 méritait un 0,5/5, DIS 03x02 Far From Home pourrait peut-être se hisser jusqu’à 1/5 voire 1,5/5 (en étant généreux) grâce à quelques moments de forme et à son possible "serial touch".
Mais bien entendu, la nouvelle coiffure de Mary-Sue rachète tous les nawaks et toutes les trahisons, et cela suffira bien à ce Kurtzode pour prétendre à la note maximale.

ou

YR

EPISODE

- Episode : 3.02
- Titres : Far From Home
- Date de première diffusion : 22/10/2020 (CBS All Access) - 23/10/2020 (Netflix)
- Réalisateur : Olatunde Osunsanmi
- Scénariste : Michelle Paradise, Jenny Lumet & Alex Kurtzman

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