For All Mankind : Critique 3.07 Bring It Down
FOR ALL MANKIND
Date de diffusion : 22/07/2022
Plateforme de diffusion : Apple TV+
Épisode : 3.07 Bring It Down (Sous la surface)
Réalisateur : Dan Liu
Scénariste : Nichole Beattie
Interprètes : Joel Kinnaman, Shantel VanSanten, Jodi Balfour, Sonya Walger, Krys Marshall, Cynthy Wu, Casey W. Johnson, Coral Peña, Wrenn Schmidt et Edi Gathegi
LA CRITIQUE
Quoique spatialement peu spectaculaire, For All Mankind 03x06 New Eden aura immergé le spectateur dans les défis quotidiens d’une colonisation extraterrestre en instaurant un nouvel enjeu, indissociable de toute possibilité de vie, à savoir la quête de l’eau (nommée "race for water" par les médias). Ce qui aura donné lieu à une troisième reconfiguration géostratégique (Helios-URSS vs. NASA), dont FAM 03x07 Bring It Down prend toute la mesure... Et les conséquences seront nombreuses…
La NASA n’étant désormais plus en état de grâce auprès du "faiseur de rois" Roscosmos, Madison a soudain perdu tout son intérêt tactique pour les Soviétiques… et Nikulov est donc froidement renvoyé en Russie avant même que la directrice de la NASA n’ait pu l’exfiltrer, lui et sa famille, en faisant jouer ses relations militaires (via le général Nelson Bradford devenu chef d’état-major).
Ruinant toutes les douces espérances des épisodes précédents, la scène "d’adieu" avec Sergueï Orestovich sera déchirante car frappée au coin du réalisme, tout en douleur contenue et dans le non-dit, et tellement dépourvue de pathos que Margo conservera son apparente impavidité vulcaine... en étouffant une incoercible crise de larmes dans un coussin.
Un fiasco sur toute la ligne pour Madison... lorsque dans le même temps elle commettra la pire des fautes psychologiques en atermoyant à considérer les éléments à charge chirurgicalement rassemblés par sa protégée (s’étant même appuyée sur le pivot de Gauss pour déterminer les solutions d’un système d’équations linéaires ou le rang d’une matrice), allant jusqu’à esquisser des menaces de sanction si d’aventure Aleida Rosales poursuivait ses investigations privées de "contrespionnage" à l’encontre des Soviétiques ! La brillante "lead propulsion engineer" comprendra alors soudain que Margo et elle n’ont pas les mêmes intérêts dans cette affaire et ne sont finalement plus vraiment dans le même camp, ce qui la conduira alors — dans un moment de révélation électrochoc — à envisager pour la première fois l’impensable (à ses yeux), à savoir que la taupe tant recherchée pourrait bien être... sa bienfaitrice et directrice de la NASA herself !
La mise en scène de cette prise de conscience est particulièrement inspirée, à la façon d’une évidence que le conditionnement d’Aleida ne lui permettait pas de penser par elle-même, du moins avant que Victor Diaz — dont elle a désormais divorcé et avec qui elle partage la garde de leur fils Javier — n’implante incidemment et subtilement un germe de défiance dans son esprit. De beaux dilemmes en perspective pour les derniers épisodes de la saison (loyauté vs. loi)... Margo Madison va-t-elle être démasquée à la fin de la troisième saison ?
Sur Mars, l’interaction très alchimique entre Ed Baldwin et Grigory Kuznetsov (alors que ce dernier était en conflit permanent avec Danielle Poole) prouvera à quel point, derrière ses dehors rustres, brutaux et opportunistes, le commandant soviétique est un personnage bellement écrit et interprété. Par son exubérance, son intrépidité déraisonnable, son respect de la seule force (très russe), et sa capacité de projection dans le futur, il participera de cette connivence virile de la famille militaro-aéro/astronautique par-delà les drapeaux, que le grand progressisme de la timeline uchronique de FAM n’a ni révisionné ni cancellé, confirmant rétrospectivement que l’audacieux For All Mankind 03x06 New Eden était bel et bien progressiste — canal universaliste et non wokiste.
Combiné à Sergueï Nikulov qui s’illustre par sa douloureuse mélancolie très slave et à Alexei Poletov dont l’idéal communiste n’a pas été (encore) souillé par l’enfer soviétique, la troisième saison de For All Mankind aura réussi le tour de force de proposer une brochette de portraits soviétiques très réalistes, loin des caricatures usuelles du cinéma américain (notamment des décennies 60 à 80).
Le coming out en direct de Will Tyler dans le précédent épisode n’aura finalement pas occupé davantage de place narrative qu’une breaking news de tabloïd, mais il a induit des répercussions causales ayant permis aux USA alternatifs de combler leur (rare) retard sociologique sur les États-Unis de notre réalité (du fait d’une victoire républicaine et non démocrate), avec l’adoption par décret présidentiel de la législation "Don’t ask, don’t tell" dans les forces armées étatsuniennes, en 1995 sous l’administration Wilson et non pas en 1993 sous l’administration Clinton. Certes, il serait toujours possible de chipoter sur la paternité de l’idée en se rappelant que cette proposition faisait tout de même partie du programme du candidat démocrate lors de sa campagne présidentielle de 1992 dans le monde réel, mais cet exercice casuistique serait plutôt vain étant donné la divergence de lignes temporelles en amont...
Or comme tout est lié, FAM 03x07 Bring It Down montrera que le supplément d’audace qu’il a fallu à une présidente républicaine (par rapport à un·e élu·e démocrate) pour faire passer et accepter cette mesure pourtant modeste (quoique allant dans la bonne direction)... s’accompagnera d’un coût élevé.
Tout d’abord pour Tyler lui-même qui, porté dans FAM 03x06 New Eden par sa touchante rêverie édénique d’un nouveau monde (Mars) vierge et sans préjugés, aura réussi à faire avancer la cause gay... mais sans en récolter personnellement le bénéfice, les lois et les décrets ne pouvant être rétroactifs dans les états de droit (Tyler sera donc bel et bien "dishonorably discharged" de l’armée dès son retour sur Terre).
Ensuite par une réaction en chaîne susceptible de conduire à l’exposition publique de l’orientation sexuelle du couple présidentiel modèle... mais en réalité uni par un "lavender marriage". Car en remettant les droits LGBTQIA+ au cœur des débats et des tensions (après une omerta de douze ans en in universe), la relation intime que Larry Wilson a eu l’imprudence de maintenir avec l’assistant de la Maison Blanche, Jeremy Zielke, durant le premier mandat présidentiel de sa femme... revêt désormais un enjeu politique majeur. L’innocente indiscrétion privée de cet amant auprès d’un de ses bons amis de fac, Elliott Lewis, aura suffi pour que celui-ci contacte des relations haut placées dans ce "marigot" de Washington si vertement dépeint par la série House Of Cards 2013...
Et depuis le cliffhanger final de FAM 03x06 New Eden, les conséquences ne se sont pas fait attendre dès le teaser de FAM 03x07 Bring It Down où une audition de la sous-commission de la chambre des représentants dédiée aux contrats de la NASA s’est brusquement transformée en inquisition HS dirigée contre la vie privée du "first gentleman"... conduisant celui-ci à mentir sous serment !
Pas de quoi instruire des poursuites pénales sous la charge de félonie faute de preuve matérielle (du moins pour le moment), mais la Maison Blanche est peut-être sur écoute (?) et la menace (semble-t-il instrumentée par le parti démocrate) a été jugée suffisamment grave pour que la présidente convoque une réunion de crise avec le vice-président Jim Bragg (interprété par l’excellent Randy Oglesby alias Degra dans ST ENT) et Karl Rove... afin de faire face à ce qui pourrait bien se transformer en une variante de l’affaire Monica Lewinsky avec trois ans d’avance (en 1995 au lieu de 1998).
En privé, les remontrances qu’Ellen adressera à son mari déboucheront sur une mise à nu des complexes d’un "prince consort" dans une société demeurée largement patriarcale en dépit de l’accélération féministe de l’uchronie de FAM.
Mais d’une fragilité, l’autre. Porté par le désir de se justifier, Larry se coupera involontairement, conduisant à l’exhumation des véritables raisons ayant conduit douze ans avant (en 1983) Pam à rompre avec Ellen dans FAM 02x09 Triage. Alors, sous le choc de découvrir qu’une décennie majeure de sa vie résultait en fait d’un mensonge ou du moins d’une omission concertée de tous ses proches, et poussée par un désir aussi illusoire que dangereux de réécrire le passé, la présidente Waverly — flanquée de tous ses gardes du corps (les "services secrets") — sonnera tout de go à la porte de Horton...
En parallèle, Jimmy Stevens, toujours acoquiné à un groupe d’activistes complotistes antisystème, se laissera apparemment manipuler et instrumenter par les charmes de Sunny... qu’il introduira dans les arcanes du Lyndon B Johnson Space Center de la NASA à la faveur de l’affection que tout le personnel porte à cet "enfant de la maison" (quand bien même non astronaute lui-même contrairement à son frère Danny). Une séquence troublante qui fera se télescoper la belle sincérité de cette grande famille spatiale — des plus modestes préposées (Mme Meineke) aux plus prestigieux astronautes (Alex Rossi) — honorant si fort ses vétérans et ses héros (notamment la première promotion de femmes astronautes dont faisait partie feue Tracy)... versus sa réinterprétation obsidionale et décliniste par la contreculture conspirationniste et populiste. Le contraste laisse un vrai malaise. Serait-ce une charge de Ronald D Moore contre l’obédience libertarienne — i.e. anar de droite — à laquelle il est en général associé ?
La construction de ce fil laissera délibérément craindre le pire de la part des jeunes "conspirateurs" (trahison de confiance, provocations, sabotages, terrorisme domestique...), d’autant plus que renouer avec cette chaleureuse communauté de son enfance à faire naître en Jimmy bien des contradictions et des scrupules.
Mais finalement, au moment du dénouement, il s’avérera que l’opération menée par les nouveaux amis du fils cadet Stevens n’avait d’autre but que de voler pour lui la statue qu’il détestait tant à l’entrée du centre spatial et représentant ses deux parents (Gordo et Tracy) momifiés de bandages lors de leur sacrifice lunaire historique sur Jamestown ! Passé le soulagement empathique, faut-il rire ou pleurer de ce donquichottisme dérisoire ?
La montagne accouche d’une souris, mais le décalage corollaire n’en est que plus sociologiquement signifiant : Jimmy ou l’histoire d’un deuil impossible.
Accessoirement (c’est le cas de le dire), Jimmy emploiera comme téléphone mobile un... Motorola StarTAC ! Modèle culte, il est seulement sorti en 1996 dans notre chronologie, mais visiblement bien avant dans celle de FAM (l’épisode étant sis début 1995).
D’aucuns pourraient certes y voir autant de hors-sujets soapy et les déplorer... En réalité, il faut plutôt y détecter de très belles marques de continuité internaliste envers le worldbuilding de la seconde saison, dont la face lumineuse éclaire comme un phare l’accélération spatiale et sociale de la troisième, mais qui possède également une face sombre méritant elle aussi d’être explorée... à travers toutes les blessures personnelles non cicatrisées, du bas (Jimmy) en haut (Ellen) de l’échelle sociale.
Impossible d’être indifférent au parcours exceptionnel de l’une des pionnières de la conquête spatiale qui, quoique ayant bifurqué vers la politique, n’a jamais cessé dans son cœur de faire partie de la grande famille astronautique... ni d’aimer en secret Pam Horton. S’étant lancée dans la course électorale avec le même idéalisme qui l’avait au départ conduit à s’embarquer pour la Lune, elle aura finalement découvert — et les spectateurs avec elle — que la fonction volontiers qualifiée par la légende urbaine de "plus puissante du monde" est en réalité synonyme d’impuissance au regard du nombre d’obstacles collectifs ou impersonnels à surmonter pour faire aboutir la plus infime initiative non programmatique...
Les nombreux développements sur Terre demeureront des caisses de résonance des rhèmes martiens, et en particulier du projet commun de forage des astronautes d’Helios et des quatre cosmonautes Soviétiques, laissant la NASA sur le carreau. Même les qualités d’exobiologiste de pointe de Kelly (et accessoirement de fille du commandant Baldwin) n’auront pas réussi à peser sur la décision d’exploiter immédiatement l’aquifère, nonobstant tout principe de précaution méthodologique (deux protocoles et deux avis au lieu d’un seul) quant à l’éventuelle présence de formes de vies endogènes à Mars...
Mention spéciale à la sublime scène où Edward Baldwin et Grigory Kuznetsov — tels des bâtisseurs précogs de l’avenir — contemplent la gigantesque vallée martienne en visualisant déjà la ville future qui pourrait un jour s’y dresser grâce à leur acte minier inaugural… Un état de grâce qui semble directement sortir de The Expanse, ou plus exactement de son hypothétique prequel qui aurait vu naître les premiers rêves martiens de Roberta Draper et de Winston Duarte...
Malheureusement, c’était sans compter avec Danny Steven… qui — comme l’annonçaient les épisodes précédents — est bel et bien devenu, par sa malveillance ou son instabilité mentale, un hybride improbable du JR Ewing de Dallas et du Norman Bates de Bates Motel, le moteur diégétique des épreuves et des tragédies s’abattant comme les plaies d’Égypte sur les pionniers de Mars ! Plusieurs scènes subjectives déstabilisantes entrainent les spectateurs dans les méandres insondables de sa psyché tourmentée. Incapable de contrôler d’imprévisibles bouffées d’irascibilité ou de haine, sans crier gare, il massacrera et s’acharnera sur PJ, le petit robot à l’aspect canin de Sandy (restée sur le Phoenix) que téléguidait ludiquement le geek Nick Corrado. Le jouet avait beau être inanimé, cette scène de vandalisme gratuit d’un bien appartenant à autrui sera d’une grande violence symbolique, médusant tout le personnel d’Helios, et faisait soudain basculer Danny dans le règne des psychopathes potentiellement dangereux.
L’incident vaudra par la suite à Stevens de se faire sévèrement recadrer par Baldwin, mais cette démonstration d’autorité sera sans grand effet, presque contreproductive, et à deux doigts de virer à l’empoignade violente — le commandant défiant même le gamin délinquant et méprisant de le frapper pour évacuer sa colère. Et il est supposé incarner l’élite de l’astronautique ?!
Alors certes, Danny sera suspendu de l’équipe de forage sur le "Soviet/Helios Water Drilling Site". Mais curieusement, Ed ne prendra aucune mesure pour le sevrer de son évidente addiction narcotique à certains médicaments libres d’accès (aucun cadenas sur l’armoire à pharmacie ?). Étonnamment aussi, ce junkie qui n’a cessé de présenter des signes pathologiques d’alerte rouge sera réaffecté à une tâche vitale pour la mission qui s’annonce : le contrôle et l’ajustement du niveau de pression de la foreuse depuis la base Helios, en backup de Nick.
Et lorsque ce dernier déléguera temporairement les opérations à Danny, passablement "stoned" (sans en avoir l’air), il se révélera en complet état d’incapacité mentale. Plongé dans un état second, ressassant en boucle des rancunes passées (impliquant Ed ou Karen), comme hébété ou tétanisé, il sera incapable d’obéir aux ordres de Baldwin et Kuznetsov transmis depuis le site de forage, même pour la plus élémentaires des actions accessibles à n’importe quel newbie ou dilettante (à savoir augmenter la pression du liquide pour équilibrer celle de l’aquifère). Mais plutôt que de solliciter Corrado comme tout officier responsable conscient de sa soudaine incapacité, Stevens se comportera en pur psychotique : totalement indifférent à la tragédie se déployant sous les yeux du fait même de son impéritie, il coupera sournoisement les communications afin de ne plus être "dérangé" par les supplications puis les maydays désespérés de l’équipe de forage ! Nick finira bien par découvrir la criminelle apathie de son collègue, mais il sera alors bien trop tard...
Et alors, la prévisible catastrophe majeure se déchainera : explosion dans la fine atmosphère martienne, écroulement de la foreuse, effondrement du sol dans l’aquifère, et au moins deux blessés graves (Baldwin et Castillo)... que l’aéronef tentera de rapatrier. Puis le stress géologique résultant finira par atteindre le site de la base d’Helios qui sera frappée par un glissement de terrain depuis les falaises avoisinantes, engendrant un cataclysme de poussière avant que l’équipe de forage et les astronautes (Stevens et Corrado) venus à leur secours ne parviennent à regagner l’Habitat 2. Ed et Danny réussiront de justesse à se ruer ensemble dans l’Habitat 1... pour le meilleur ou pour le pire.
Un cliffhanger étouffant, dans tous les sens de l’adjectif...
La promesse d’une flamboyante cité martienne est désormais bien compromis et le tourisme martien n’est plus pour demain...
Le personnage de Danny Stevens a beau avoir été méticuleusement construit sur le temps long (durant deux saisons) par le worldbuilding acribique de la série FAM (notamment dans le cadre de sa filiation marquée avec Gordo), il a progressivement régressé depuis quelques épisodes vers un personnage-fonction. Après s’être rendu profondément détestable aux yeux des spectateurs (en ayant cessé de susciter une quelconque empathie par ses outrances nombrilistes et anti-professionnelles), il "sert" juste désormais à "pimenter" et probablement endeuiller la première colonisation de Mars, histoire d’étirer au maximum le ventre (quoique pas forcément mou) du milieu de la troisième saison, à l’instar du soap sentimental au mitan de la seconde.
Évidemment, le cas de Danny est très contextualisé pour ne pas dire solide (il ne sort aucunement d’un chapeau). Il véhicule même une sémantique pour rappeler qu’en dépit de ses avancées technologiques supérieures (par rapport à notre timeline), l’humanité de FAM ne s’est pas pour autant affranchie de ses vieux démons, et elle possède toujours en germe (que ce soit Gordo hier ou Danny "aujourd’hui") de quoi tout ruiner, tout détruire. Et un seul individu suffit... étant donné la grande fragilité de la vie dans l’espace. Mais narrativement, cela reste un artifice malgré tout, et il est bien parti pour durer... étant donné la catastrophe — lourde de conséquences — par laquelle s’achève FAM 03x07 Bring It Down à l’avenant de FAM 03x04 Happy Valley...
Pourquoi Baldwin n’a-t-il pas purement et simplement démis Stevens de toutes ses fonctions dès les premiers signes de sociopathie narcotique ? La complaisance (crypto-)paternelle ne saurait primer sur des devoirs de commandement, a fortiori lorsque tant de vies (et la construction du futur) en dépendent !
Et pourquoi a-t-il fallu que l’aéronef se pose aussi loin de l’Habitat 2 de la base Helios, où le Dr Mayakovsky attendait les astronautes blessés ayant tant de difficultés à se mouvoir à pied ? Avec un atterrissage à 20 m (et non pas à plus de 200 m), tout le monde aurait pu regagner le module avant le déferlement de la "tempête"...
For All Mankind 03x07 Bring It Down est une nouvelle fois un épisode micro mais au service du macro, eu égard à la place qu’il accorde aux plus infimes détails, aux interactions les plus subtiles, à ces innombrables ruisseaux... sans lesquels le fleuve de la grande Histoire n’existerait pas, ou du moins ne serait pas crédible. En réalité, son niveau de cohérence causal et son niveau d’intégration dans la narration globale témoignent d’une méticulosité forçant le respect, signe d’une série entièrement pensée voire écrite avant la production du premier épisode comme chez un J Michael Straczynski.
Cela en devient même presque trop parfait dans la façon dont toutes les pièces du puzzle s’assemblent, les scénaristes-dieux ne laissant aucune place aux surprises et aux impondérables, non pas dans la narration (qui en contient pas mal à l’usage des spectateurs), mais dans le déroulement du scénario (voulu par les auteurs)...
Cette sensation de déterminisme ressort tout particulièrement au travers de la place quelque peu factice et assurément utilitariste que For All Mankind 03x07 Bring It Down a décidé d’accorder à Danny Stevens — générateur automatique de nuisances...
Un travail d’orfèvre, notamment dans la finesse d’interprétation (y compris des personnages soviétiques désormais au premier plan), dans la place enveloppante et troublante accordée à la subjectivité des perceptions et des ressentis (Danny, Aleida, Margo...), dans la mise en scène (virtuose), dans la BO (complexe), dans les SFX (proprement documentaires). D’ailleurs, c’est bien simple, il n’existe pas aujourd’hui d’effet spéciaux audiovisuels plus réalistes que ceux de FAM !
Mais en même temps, un épisode comme celui-ci rappelle malgré lui que l’argument de la série ne suffisait pas forcément à tenir une saison complète. Du coup, il fallait bien ajouter des dramas capillotractés ou génériques pour tenir la distance...
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