Star Trek Strange New Worlds : Critique 1.09 All Those Who Wander

Date : 06 / 07 / 2022 à 16h30
Sources :

Unification


STAR TREK STRANGE NEW WORLDS

- Date de diffusion : 30/06/2022
- Plateforme de diffusion : Paramount+
- Épisode : 1.09 All Those Who Wander
- Réalisateur : Christopher J. Byrne
- Scénaristes : Davy Perez
- Interprètes : Anson Mount, Ethan Peck, Rebecca Romijn, Jesse Bush,Christina Chong, Celia Rose Gooding, Melissa Navia et Babs Olusanmokun

LA CRITIQUE FM

Dans les coursives de l’USS Peregrine, on ne vous entendra pas crier. Cette semaine, Secret Hideout nous propose une toute nouvelle série, Alien - Strange New Bestioles et à l’occasion pille tout ou partie des ressorts habituels de la franchise de l’ex-Fox. Tout sauf, bien évidemment, l’un des principaux apports des films de Ridley Scott, la célèbre petite culotte en coton de Ripley.

Si c’est tout sauf original, cela donne un épisode fort efficace. Tension, frayeur, sang, morts violentes et révélation de la personnalité des protagonistes, l’histoire coche toutes les cases à remplir.

A noter le cas d’Hemmer. Après diffusion de l’épisode, son interprète, Bruce Horak, a révélé qu’il savait dès le départ la destinée de son personnage, celui de n’être qu’un faire-valoir pour Uhura. C’est, il me semble, bien dommage. Cet Andorien albinos avait, pour moi, bien plus de potentiel que ce que les scénaristes lui ont donné à faire en 9 épisodes.

Et enfin, il y a le statut des Gorns. Je vois deux aspects à ce problème. Si on peut déplorer le changement de look des Klingons dès la saison 1 de Discovery, je ne vois pas comment il aurait été possible de montrer des extraterrestres compatibles avec le look cheap de la Série Originale. Pour autant, dans ce que font factuellement ces "bébés", j’ai beau chercher, je ne vois pas ce qu’on peut relier avec ce qui avait été montré de cette espèce dans l’épisode Arena en 1967.

LA CRITIQUE YR

Curieuse coïncidence. Voilà presque un mois, l’épisode The Orville 03x02 Shadow Realms jouait la même partition que Strange New Worlds 01x09 All Those Who Wander. À savoir de l’horreur et du gore… et un pompage décomplexé des grands classiques du genre, les mêmes d’ailleurs (histoire d’être le moins original possible). C’est-à-dire Alien (1979), et Aliens (1986), et Alien3 (1992), et Predator (1987) aussi (comme ça le tableau est complet). Avec un zeste de Jurassic Park (1993) tant qu’à faire.

Du coup, rien d’étonnant, il s’agissait du moins bon épisode de la troisième saison de The Orville (du moins à ce jour), mais il avait malgré tout été en partie rédimé par les idiosyncrasie de Brannon Braga qui, derrière les emprunts de forme, revisitaient sur le fond ses propres obsessions d’auteur (relatives notamment aux limites de l’identité et aux assimilations géniques). Parce qu’il faut dire que, contrairement à l’idée reçue, le Star Trek historique et l’horreur, c’est une vieille histoire (cf. ST TNG 07x19 Genesis et ST ENT 03x05 Impulse pour ne citer que ceux-là…).
Autant dire que SNW 01x09 All Those Who Wander tombe à point nommé pour un petit exercice de comparaison…

Sans grande surprise depuis les annonces médiatiques d’Alex Kurtzman, ce sont les Gorns 100% rebootés qui sont ici les dealers d’épouvante. 100% rebootés en effet car cette version 50% vélociraptor de Jurassic Park (par l’aspect et les performances physiques) et 50% xénomorphe d’Alien (par le mode de reproduction) ont aussi peu en commun avec les Gorns originels de ST TOS (et de ST ENT en version mirror universe)… que les Klingons-Orques de Discovery n’avaient quoi que ce soit en partage avec les Klingons trekkiens (dont l’évolutivité selon les périodes de la chronologie avait été remarquablement expliquée en in-universe dans ST ENT 04x16 Divergence mais sans toutefois laisser de place à un quelconque détour par la Terre du Milieu).
Dans la mesure où cette aventure conduira au décès d’un personnage du main cast, Hemmer (qui de l’aveu même de son interprète Bruce Horak n’avait été créé que comme faire-valoir jetable pour la VIP Uhura), l’occasion était trop belle pour ne pas se payer une dose éléphantesque de pathos en recyclant une énième fois le marronnier de la fin ST II The Wrath Of Khan (1982)... après ST Into Kurtzman du même Alex Kurtzman.

Mais si cela est possible, l’incompatibilité des Gorns du NuTrek est encore plus profonde que celle des Klingons car elle touche pas seulement aux caractéristiques physiques et comportementales mais également aux causalités. Parce que dans ST TOS 01x19 Arena sis en 2267 (soit huit ans après), Starfleet y a non seulement découvert l’aspect physique (crocodilien) des Gorns, mais également leur nom… et leur simple existence (d’où la méprise sur l’appartenance de la planète où fut implantée la colonie de Cestus III). Mais qu’à cela ne tienne, les productions Secret Hideout se sont assis sur ce point diachronique essentiel dans DIS 02x05 Saints Of Imperfection (où pour un simple clin d’œil fan service, Starfleet Intelligence connaissait dès 2258 l’aspect physique des Gorns et leur revendication de Cestus III, discréditant donc profondément toute la politique de colonisation de l’UFP, mais aussi les compétences de Kirk et de son équipage dix ans après). Et comme si cela ne suffisait pas, la série SNW — vendue pourtant comme la plus fidèle du NuTrek à la série originale — vient lourdement enfoncer le clou (dans le cercueil) en établissant dès son pilote SNW 01x01 Strange New Worlds que l’un des personnages du main cast (La’an) a vu tout l’équipage de son vaisseau (dont l’intégralité de sa famille) de faire perversement engrosser et bouffer par les Gorns. Puis la majeure partie de la colonie Finibus III de l’UFP a vraisemblablement subi le même sort dans SNW 01x04 Memento Mori, tandis que l’USS Enterprise a échappé de peu à quatre vaisseaux Gorns (au prix des pires invraisemblances). Et rebelote maintenant dans SNW 01x09 All Those Who Wander où les Gorns dévoilent carrément leur look, et le pire n’est peut-être même pas qu’il n’a strictement rien à voir (puisque c’est par exemple aussi le cas pour l’USS Enterprise), mais que les protagonistes se sont pas supposés connaître l’existence des Gorns à cet époque-là (alors encore moins leur aspect physique).
En somme, cette série qui prétendait renouer avec le format épisodique des stand alones s’est en fait créé un épais fil rouge… consistant à se faire massacrer et à affronter sur un base régulière… une espèce que la Fédération ne rencontrera qu’une dizaine d’années après. C’est tout de même particulièrement ballot, car le niveau de divergence devient désormais comparable à la destruction versus la non-destruction de Vulcain. Alors lorsque dans le même temps, les showrunners ont le culot de marteler que la timeline est la même, un tel niveau de mauvaise foi peut faire naître chez certains spectateur une violente suspension consentie d’incrédulité envers tout ce que l’épisode tente de faire gober au forceps

Hélas, même en acceptant ce reboot non assumé et/ou en considérant rationnellement que la timeline de SNW n’est aucunement celle de ST TOS, SNW 01x09 All Those Who Wander fera lever plus d’un sourcil vulcain...
L’histoire relatée est d’autant plus simpliste que ses grandes lignes ont déjà été vues et revue dans la longue Histoire audiovisuelle un nombre incalculable de fois sous bien des variantes différentes...
Pendant que l’USS Enterprise vogue vers la station K-7 (probablement celle de ST TOS 02x13 The Trouble with Tribbles) pour lui livrer en urgence des vidium power cells, Pike organise à bord une petite cérémonie pour les fins de stage des cadettes Uhura et Chia, et pour promouvoir le jeune Duke lieutenant. Mais Starfleet Command transmet l’ordre de venir en aide au vaisseau USS Peregrine NCC-1549 (de la très rare classe Sombra) qui a dû faire un atterrissage d’urgence sur la planète de classe L (habitable mais très froide) Valeo Beta Five durant une mission de cartographie hors de la Fédération.
Étant donné les besoins urgents de la station K7, l’USS Enterprise poursuit sa mission initiale sous le commandement de la XO Una, tandis que Pike, Spock, La’an, M’Benga, Chapel, Hemmer, Uhura, Chia et Duke s’embarquent sur deux navettes à destination de Valeo Beta Five… d’où les communications vers l’extérieur sont difficiles en raison des conditions atmosphériques. Après avoir atterri à plus d’un km du l’USS Peregrine quasi-crashé, l’away team le rejoint à pied… pour découvrir un vaisseau fantôme et ravagé, privé de ses 99 membres d’équipage, tandis que des trainées de sang jonchent aussi bien l’extérieur que l’intérieur (comme dans SNW 01x04 Memento Mori).
L’écoute du dernier message enregistré par la capitaine Alice Gavin révèle que l’USS Peregrine avait accueilli à bord trois rescapés encalminés sur une planète de classe M, Oriana (jeune fille humaine), Pasko (un Orion), et Buckley (un alien d’une espèce inconnu et avec qui les UT ne fonctionnent pas). Se sachant contaminé par des "embryons" Gorns proches de l’éclosion, Pasko s’est fait sauter au moyen d’une grenade à plasma, endommageant incidemment le vaisseau et l’obligeant à un atterrissage d’urgence. Suite à quoi, durant une semaine, les 99 membres d’équipage ont tenté de combattre la portée de Gorns, les entrainant au prix de leur vie hors du vaisseau pour les faire mourir d’hypothermie (étant donné les températures de surface). Gavin annonce que nul n’a survécu, et elle attribue à son ultime message une valeur d’avertissement (voire de quarantaine), exhortant quiconque l’entendrait à ne pas atterrir...
Qu’importe, les héros n’en ont cure, et ils continuent imperturbablement à explorer le vaisseau fantomatique. Ils tombent alors sur la gamine Oriana et l’alien Buckley. Tandis que dans la salle des machine, Hemmer remet tant bien que mal en marche le réacteur à distorsion (seul à même de fournir de l’énergie au vaisseau), l’examen médical des ultimes survivants par M’Benga ne laisse rien apparaître. Mais peu de temps après, quatre Gorns xénomorphes jaillissent du thorax de Buckley... exactement comme dans le premier Alien (1979), plongeant le détachement dans la terreur...
Les "red shirts" Chia et Duke sont rapidement assassinés. Chapel réussit à se protéger en activant un champ de force… Deux personnages s’attachent tout particulièrement à Oriana, M’Benga parce qu’il projette en elle sa fille Rukyia "perdue" (dans SNW 01x08 The Elysian Kingdom), et La’an parce qu’elle reconnait en elle l’enfant qu’elle était sur le SS Puget Sound (via les mêmes flashbacks lancinants que dans SNW 01x04 Memento Mori). Dans tous les cas, son exceptionnelle qualité de survivante — alliant l’innocence au cynisme — font d’Oriana un copié-collé de Newt dans Aliens (1986).
Puis, tandis que les "bébés" xéno-Gorns se massacrent entre eux, les protagonistes (et en premier lieu La’an) réussissent par un jeu de relais d’appâts — exactement comme dans Alien3 (1992) — à entraîner le vélociraptor survivant dans le hangar à navette pour le congeler... Durant les scènes de poursuite et de "chasse", l’épisode adopte périodiquement la perspective des aliens en caméra subjective infrarouge, exactement à la façon de Predator (1987).
Hélas, entretemps, Hemmer a reçu de plein fouet une projection baveuse de l’un des xéno-Gorns... qui s’avérera finalement être leur "déjection séminale reproductive". Grâce à ses aptitudes télépathiques, conscient de la gestation dont son corps est désormais porteur, l’ingénieur décide alors de se sacrifier en se jetant dans le vide à la surface glacée de Valeo Beta Five... mais non sans avoir accompli au préalable le même rituel — avec un beau salut vulcain d’adieu derrière des vitres de circonstance — que Spock à la fin de ST II The Wrath Of Khan et Kirk-Pine à la fin de ST Into Darkness (manquait juste le hurlement de "Khaaaaan"), et non sans avoir également arraché à sa "disciple" Uhura une semblable "promesse" à celle que Michael Burnham avait obtenu de son "frère" Spock à la fin de Discovery 02x14 Such Sweet Sorrow Part 2 (avant son départ inutile pour le 32ème siècle).
Après le retour de l’USS Enterprise (qui remorque alors l’épave USS Peregrine via un rayon tracteur), l’épisode s’achèvera pas les funérailles paroxystiquement larmoyantes de Hemmer (et accessoirement de Chia et Duke), dont les éloges funèbres seront successivement prononcés par Erica Ortegas et Nyota Uhura. De son côté, Spock ne réussira pas à retrouver son self control perdu durant son affrontement avec les xéno-Gorns (heureusement, l’énamourée Chapel est là pour réconforter un Vulcain plus fragile que tous les autres humains). Quant à Uhura, inspirée par les ultimes paroles sapientiales de feu Hemmer, elle découvre enfin sa place prédestinée à bord de l’USS Enterprise, contemplant alors son poste de communications dédié sur la passerelle... à grand renfort de gimmicks musicaux exhumés de ST TOS.
Alors touchés, les trekkies, devant cette somme de dédicaces et d’attentions ?

(...) [Analyse détaillée à venir] (...)

NOTE ÉPISODE

NOTE STAR TREK

BANDE ANNONCE





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